Stéphane Julien prêt à monter chez les professionnels
HOCKEY. Le parcours de Stéphane Julien est impressionnant. Il est l’entraîneur du Phoenix de Sherbrooke depuis décembre 2015. En 2019-2020, il a été nommé l’entraîneur de l’année par la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). La prochaine étape pour le Saint-Titien est de gravir l’échelon chez les professionnels.
Lors de la journée de notre entretien avec Stéphane Julien, l’entraîneur du Canadien de Montréal Claude Julien venait d’être congédié, et on apprenait qu’un visage bien connu de la LHJMQ en Dominique Ducharme était désigné pour prendre la barre de la Sainte-Flanelle.
«J’ai rencontré Dominique à quelques reprises. C’est une belle marque pour la LHJMQ. Ce qui lui arrive il le mérite. Il a gravi les échelons tranquillement. Je l’ai plus connu dans le junior, mais j’ai toujours aimé la façon qu’il ‘‘coache’’ ses équipes. Quand tu affrontes Dom, tu dois toujours être mieux préparé. C’est un gars très créatif. Ce n’est pas un gars qui parle beaucoup, mais quand il le fait il est écouté. Pour la ligue et les francophones, c’est une bonne nouvelle. J’espère qu’il aura du succès.»
Tout comme Dominique Ducharme, M. Julien a gravi les échelons alors qu’il était entraîneur adjoint au départ avec le Phoenix en 2012. Quel est l’objectif de carrière du gars de Saint-Tite? «Je veux monter. Je n’ai pas laissé une entreprise immobilière de quelques millions pour ‘‘coacher’’ seulement au niveau junior. Je veux monter au niveau professionnel. J’ai eu des opportunités pour aller en Europe. Mais je veux avoir la certitude que j’ai cogné à toutes les portes chez les professionnels. Ce n’est pas facile, il faut avoir un bon réseau, connaître du monde et avoir eu du succès au niveau junior. Des fois c’est une question de timing. Je garde espoir et j’espère avoir ma chance chez les professionnels en Amérique.»
Toujours l’amour de son patelin
Stéphane Julien conserve d’excellents souvenirs de son enfance à Saint-Tite, lui qui a quitté à 16 ans pour entreprendre sa carrière de hockeyeur. «Mon père demeure toujours à Saint-Tite et j’ai un chalet à Saint-Thècle, alors je retourne dans mon coin régulièrement. Mes plus beaux souvenirs c’est le hockey. Quand on jouait sur l’étang à la barbotte ou dans les petites rues de la ville. J’ai passé mon enfance à jouer au hockey. J’ai passé beaucoup de temps à Saint-Tite l’été passé, j’ai revu plusieurs amis. J’ai pris le temps de revoir du monde. J’ai juste des bons souvenirs de Saint-Tite», affirme l’homme de 46 ans.
De meilleure équipe au pays, à la reconstruction
En 2019-2020, le Phoenix était l’une des meilleures équipes au Canada alors que la pandémie est survenue, ce qui a mis un terme à la saison tout juste avant les séries éliminatoires. Julien et ses troupes visaient la coupe.
Cette saison est fort différente, l’organisation sherbrookoise a pris la décision d’amorcer son cycle avec une reconstruction.
«J’ai eu la piqure comme entraîneur. Ce que j’aime, c’est de développer les gars. L’an passé on a eu une belle année, mais c’était tous des gars qui avaient été repêchés par l’organisation. Tu vois les gars évoluer en termes de hockey et comme humain à partir de 15-16 ans, jusqu’à 20 ans. C’est tellement satisfaisant de voir progresser les joueurs. Pour moi c’est plus qu’on trophée. Au niveau junior, tu chapeautes aussi les études, les pensions, les blondes… Parfois c’est plus difficile, comme cette année avec la reconstruction. Mais quand tu sais que tu as de bons jeunes, c’est motivant! Mais comme entraîneur junior, il faut être prêt à vivre des cycles différents.»
En plus, il faut ajouter que le Phoenix a été malchanceux en début de saison avec des cas de Covid. «Ç’a été très dur au début de l’année. Il nous manquait des joueurs, on a eu les cas de Covid. On a joué seulement 5 matchs en début de saison pendant que les autres équipes jouaient. C’était difficile mentalement de motiver et d’encadrer les joueurs, et de gérer ce protocole serré. On a eu 8 gars positifs, et ils devaient rester à l’hôtel pendant 14 jours. Ç’a été vraiment difficile. Au retour des Fêtes en sachant qu’on allait jouer, ça tout changer dans l’équipe. Les gars sont revenus motivés. C’est bizarre à dire, on est dans des protocoles serrés avec des bulles à l’hôtel, on se fait tester 3-4 fois par semaine, mais c’est rendu une routine.»