Vague de soutien à l’Assemblée nationale pour la députée libérale Marwah Rizqy

QUÉBEC — La députée libérale de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, a réclamé mardi une protection policière, disant craindre pour sa sécurité et celle de sa famille.

«En ce moment, chez nous, (…) mon mari, mes deux enfants, mais ma mère aussi, (…) je ne vous cacherai pas qu’on est en hypervigilance», a-t-elle déclaré en mêlée de presse.

Mme Rizqy a fait l’objet d’insultes après avoir dénoncé vigoureusement le climat toxique imposé par 11 enseignants à l’école Bedford, à Montréal. Les brevets de ces enseignants ont finalement été suspendus.

Les médias de Québecor ont diffusé lundi un discours du prédicateur islamiste Adil Charkaoui, qui laissait entendre que Mme Rizqy exagérait sur la situation à l’école, la traitant notamment de «Marocaine de service».

Mardi, Mme Rizqy a juré devant les journalistes à l’Assemblée nationale qu’elle continuera à faire son travail et à s’exprimer haut et fort, en dépit des propos dégradants et menaçants qui la ciblent.

«La liberté d’expression, la liberté comme législatrice, c’est à moi d’en être garante, avec tous mes collègues parlementaires. Non, je ne suis pas découragée. Je me lève les manches et je vais continuer», a-t-elle affirmé.

L’élue de Saint-Laurent a tenu à remercier les députés des autres formations politiques, qui ont été nombreux à lui témoigner leur soutien.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Marwah Rizqy, qui est connue pour son franc-parler, est ciblée de la sorte; elle avait reçu des menaces de mort lors de la campagne électorale de 2022.

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, ainsi que le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon figurent parmi ceux qui ont dénoncé le traitement réservé à Mme Rizqy, mardi.

M. St-Pierre Plamondon a rappelé qu’il avait lui-même vécu un épisode de menaces au printemps dernier.

«Les propos tenus hier par un prédicateur religieux sont dégradants et menaçants envers une élue de l’Assemblée nationale», a-t-il déclaré en point de presse.

«Ce matin, j’ai appelé le secrétaire général de l’Assemblée nationale (…) et (je lui ai) dit: « Donnez à cette députée tous les moyens et toute la sécurité qu’elle mérite, qu’elle soit ministre ou non, qu’elle soit cheffe de parti ou non »», a-t-il relaté.

Selon M. Nadeau-Dubois, tout député qui craint pour sa sécurité doit être accompagné convenablement.

«Aucun député, jamais, ne devrait avoir peur de faire son travail de législateur et de commenter, et jamais aucun député ne devrait être exposé à des propos de cet ordre-là, qui pourraient alimenter des menaces à leur sécurité», a-t-il dit.

«Je pense qu’une parlementaire devrait pouvoir faire son travail en toute liberté, sans être victime d’intimidation et sans subir des propos qui s’apparentent à un appel à la haine», a ajouté Bernard Drainville.