Emménager dans le garage de son gendre
NOTRE-DAME-DU-MONT-CARMEL. Représentant environ 5% du marché immobilier, les maisons intergénérationnelles sont de plus en plus populaires. Un phénomène encore plus accentué avec la crise sanitaire.
Habitant dans un logement avec son conjoint et aux prises avec quelques ennuis de santé, Denyse Gauthier a emménagé il y a deux ans dans la maison de sa fille à Notre-Dame-du-Mont-Carmel, plus précisément dans le garage transformé en un 4 ½. «Ça été un deuil», s’esclaffe Benoît Lévesque en parlant de la «perte» de son espace de bricoleur, sous le regard bienveillant de sa conjointe Ève Boucher.
Si ce n’est de l’alimentation électrique encore reliée à la boîte principale, tout le reste du logement est autonome: salle de bain, cuisine, etc. «On a quand même fait une porte intérieure pour les fois où elle veut venir nous voir sans sortir par l’extérieur», explique Ève Boucher qui possède son salon de coiffure à même sa résidence.
Au moment de l’arrivée de Denyse et son conjoint André, Ève et Benoît avaient encore un de leurs trois enfants à la maison. Depuis, tout le monde est de retour… «Ça fait qu’on est maintenant sept!», lance Benoît. «Mais c’est temporaire», précise sa conjointe.
La cohabitation se passe bien, chacun vaquant à ses propres occupations. Durant la belle saison, chaque couple a sa routine: les plus vieux vont passer l’été à leur chalet tandis que les plus jeunes ont un camping saisonnier à Batiscan. Dans la cour arrière, deux patios ont été aménagés avec un espace commun pour les repas.
Le plus difficile pour Ève est de s’empêcher d’aller au-devant des besoins de sa mère. «Tu la vois au quotidien. Alors, tu lui suggères de faire ci ou ça mais quand elle restait en logement, je ne le voyais pas. Alors, il faut que je me dise qu’il y a des affaires qui ne me regardent pas.»
Même chose pour Benoît qui était habitué de faire les choses à sa façon, sans rien ne demander à personne. «André, il est manuel comme moi, donc il me fait parfois des suggestions. Il a fallu que je m’adapte et à reconnaître qu’il y a des affaires où il a plus de vécu que moi.»
Et la principale intéressée? «Moi, je suis bien ici», répond Denyse. «Ma fille me coiffe et j’ai une autre fille infirmière qui vient me voir pour ma santé. Je suis bien gâtée.» Et pour ce qui est de l’ancien garage de Benoît, sachez qu’il a construit dans la cour arrière un gros cabanon pour y entreposer tout son matériel…!