Vers un front commun pour la réglementation de la rivière St-Maurice
MAURICIE. En octobre 2023, le gouvernement fédéral a ouvert la porte aux municipalités afin de leur donner plus de pouvoir afin de légiférer sur leurs cours d’eau. Plusieurs municipalités de la région qui partagent le plan d’eau de la rivière Saint-Maurice devront discuter ensemble pour mettre en place une uniformité des lois sur la rivière.
Les municipalités du Québec qui souhaitent légiférer la navigation sur leurs lacs et rivières doivent se tourner vers Transports Canada. Jusqu’ici, ces dernières devaient s’armer de patience puisqu’Ottawa pouvait mettre des années à étudier les dossiers. Transport Canada n’a plus besoin de mener de longues consultations publiques pour approuver les nouvelles mesures que souhaitent mettre en place les villes sur leurs points d’eau.
La directrice générale adjointe de la municipalité de Saint-Roch-de-Mékinac, Amanda Thibeault, a pris le dossier par les cornes et désire mettre de l’avant une consultation régionale entre les différentes municipalités.
« Pour le moment, le formulaire d’évaluation préliminaire est en cours pour le soumettre à Transports Canada, mais ça prendra un peu de temps puisqu’on aimerait joindre plusieurs municipalités ensemble: Saint-Roch-de-Mékinac, Trois-Rives, Grandes-Piles et possiblement Shawinigan. J’ai eu des correspondances avec le directeur général de Shawinigan, il y a un intérêt, mais Shawinigan pourrait réglementer ses lacs aussi. Il reste à voir si Shawinigan fera une demande pour ses lacs et la rivière ou seulement pour ses lacs et se joindre à nous pour une demande pour le Saint-Maurice. J’espère que la demande préliminaire à Transports Canada pourra être faite en mars prochain », commente Mme Thibeault.
Chose certaine, un changement de la réglementation n’est pas prévu pour l’été 2024. Afin d’ajouter une limite de vitesse, les municipalités doivent d’abord mettre des actions en place afin de sensibiliser les usagers, comme des bouées pour indiquer la vitesse. « On doit d’abord proposer des solutions alternatives pour sensibiliser les utilisateurs, ça pourrait être appliqué pour toutes les municipalités, et si on voit que ça n’a pas eu d’effet, on pourrait mettre en place une réglementation en 2015 », ajoute la directrice générale adjointe.
Du côté de la mairesse de Grandes-Piles, Caroline Clément, elle convient que les différentes municipalités doivent se parler.
« C’est un dossier que je suis de près depuis le début. Oui il existe une problématique au niveau de la rivière, et comme ça touche différentes municipalités, il faut se parler pour une application de la réglementation de façon uniforme. Ça reste toujours l’applicabilité de la loi sur le territoire qui est difficile. Avant d’appliquer une réglementation, on doit d’abord apporter des solutions alternatives et consulter les usagers. Je crois qu’il y a un gros travail de sensibilisation à faire pour nos cours d’eau. J’ai l’impression que c’est là-dessus qu’il faut taper sur le clou. C’est certain que la problématique est accrue pour Shawinigan, Saint-Roch et Trois-Rives. Par exemple, il n’y a pas de bouées à Saint-Roch tandis que nous en avons à Grandes-Piles. On aurait tout intérêt à mettre nos ressources et nos idées ensemble. »
Shawinigan a déjà commencé à regarder cet aspect d’encadrement de ses cours d’eau. En plus de la rivière Saint-Maurice, on retrouve des lacs où la navigation est possible comme au lac des Piles.
« À Trois-Rivières, le bassin de la rivière Saint-Maurice est beaucoup plus étroit comparativement à celui de Shawinigan, affirme le maire Michel Angers. Il faut faire une bonne évaluation. Est-ce qu’il faut diminuer la vitesse? Oui! Est-ce que c’est 5 ou 10 km/h près des marinas? C’est une autre affaire. Il faut regarder avec les usagers et les riverains. La rivière est déjà balisée. Mais oui il faut se parler entre les élus, pour nous c’est notamment important avec Grandes-Piles qui est la municipalité voisine. C’est illogique de prendre une décision de notre côté, et que Grandes-Piles prenne une autre direction. Il faut qu’on se parle. Il faudra voir aussi avec la Sûreté du Québec quels sont leurs moyens pour faire appliquer la loi. »