Une micro-boulangerie spécialisée dans le pain au levain

SAINT-TITE. Officiellement en activité depuis le début de 2024, la micro-boulangerie artisanale le Fer à pain de Saint-Tite répond visiblement à une demande et trouve sa clientèle selon différents modèles qui démontrent que la communauté de Mékinac se tient pour aider à établir et conserver des services de proximité.

Le boulanger propriétaire du Fer à pain, Anthony St-Amant, a voulu mettre sa passion à l’avant-plan de sa vie en démarrant son entreprise à la maison. Pour le moment, un autre emploi à temps partiel l’aide à soutenir le projet qu’il caressait depuis un certain temps.

« Ça faisait deux ans que j’y pensais. Avant, j’étais cuisinier. Avec les restaurants qui fermaient durant la pandémie, je me suis dit que j’allais faire autre chose. Je suis allé suivre un cours en charpenterie. L’idée de la boulangerie, ça part des Îles-de-la-Madeleine où j’ai travaillé comme cuisinier et dans une boulangerie en même temps. C’est là que j’ai eu la piqûre. »

C’est d’abord pour ses proches qu’il enfourne ses premiers pains.

« Au début je faisais ça dans ma cuisine avec mes amis et famille. Je n’avais pas réellement de clients, puis ça a grandi. »

Il aura un local un jour, peut-être d’ici quelques années, mais il a d’abord choisi de s’installer à la maison. « Ça coûte cher un local. Tu n’as pas de client, tu n’as pas tes fours… J’avais une pièce libre et je l’ai toute aménagée. C’est ici que je travaille, le temps que je me fasse une clientèle. »

Une des caractéristiques principales qui distingue la boulangerie le Fer à pain, c’est qu’on y fabrique du pain au levain.

« C’est là-dedans que je voulais me lancer et la demande est là. C’est un produit plus naturel. Il n’y a aucune levure. Je fonctionne avec des longues fermentations au frigo. Ça peut aller jusqu’à 18 heures. Ça aide vraiment à la digestion. »

Anthony a également toute une panoplie de produits qui peuvent varier selon les semaines.

« Au début, j’ai commencé vraiment avec le pain au levain à 100 %. J’ai progressivement intégré des pains plus funky. J’ai fait une miche aux Oreo, aux M&M, des trucs qu’on ne voit pas dans les boulangeries ou à l’épicerie. Je pense que je me démarque quand même en faisant des pains comme ça. C’est le fun d’avoir de la nouveauté, mais c’est sûr que les classiques ne se démodent pas: raisins cannelle, la focaccia. »

Une communauté tissée serrée

Le Fer à pain fonctionne habituellement avec des commandes que les gens placent sur le site de l’entreprise. Les clients viennent récupérer leurs pains le samedi. Anthony fournit également plusieurs points de vente, d’autres entrepreneurs qui sont heureux d’ajouter les produits de boulangerie à leur offre existante.

« Ç’a commencé avec la Brûlerie mékinoise qui m’encourageait beaucoup à me lancer. Ensuite, il y a le Café-boutique Aux cinq sœurs de Sainte-Thècle, la Ferme Paquette-Dessureaux de Sainte-Geneviève-de-Batiscan, le kiosque de la ferme La Parcelle à Saint-Tite. Dernièrement, on a ajouté Pain pain pain à Saint-Ubalde. »

Quelques-unes des variétés de pains concoctées par Anthony présentées au P’tit marché Des Chenaux. (Photo courtoisie)

Anthony participe régulièrement à des marchés publics où ses produits se vendent littéralement comme des petits pains chauds.

« Au Salon gourmand de Lac-aux-Sables ç’a super bien fonctionné. J’avais fait 150 pains et à midi, je n’avais plus rien! J’ai vu que la demande était vraiment très forte. Il y a aussi eu le rassemblement de la Fédération québécoise de camping et de caravaning à Saint-Tite aussi où ç’a très bien marché. »

Notons que le Fer à pain sera présent au P’tit marché Des Chenaux les 4 août et 1er septembre. La Foire mékinoise en novembre et le Marché des fêtes de Shawinigan figurent déjà à son agenda.

Devenir entrepreneur

Anthony a suivi un cours de démarrage d’entreprise avant de se lancer en affaires avec sa boulangerie artisanale. Il a aussi pu bénéficier d’aide financière sous forme de subventions et de prêts avec la MRC, la SADC et le volet Créavenir de Desjardins. Sans cette aide et l’accompagnement qui vient avec, sous forme de conseils, son projet n’aurait pas pu se concrétiser.

« Vraiment. Parce que le four c’est 12 000 $, le pétrin c’est 3 000 $. Oui, j’avais un peu d’argent, mais je n’aurais pas pu faire tout ça sans l’aide financière. Aussi, l’étude de marché, le plan d’affaires, juste d’en parler avec du monde, ç’a beaucoup aidé. »

Quelque six mois après le lancement du Fer à pain, Anthony rêve éventuellement d’accueillir ses clients dans un local.

« À long terme, d’ici deux ou trois ans, ce serait de faire ça à temps plein et d’avoir une boutique pignon sur rue comme une vraie boulangerie, pour que le monde puisse venir chercher leur pain, manger un petit croissant, prendre un café, lire un livre. »