« Qui accepterait de vivre avec 35 $ par jour pour combler tous ses besoins? »
La Coalition pour les droits des personnes assistées sociales de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CDPAS) a profité de la venue du premier ministre François Legault à Nicolet, lundi, pour tenir une action de visibilité visant à dénoncer la situation « extrêmement précaire » des personnes à l’aide sociale.
La CDPAS a également demandé que le Programme de revenu de base puisse s’appliquer à toutes les personnes à l’aide sociale.
Le Programme de revenu de base (PRB) est la prestation la plus élevée qu’il est possible d’avoir à l’aide sociale. Elle permet à une personne seule d’avoir 1627 $/mois, comparativement à 807 $ pour une personne qui a la prestation la moins élevée (pour personne sans contraintes à l’emploi).
« Des gens nous disent depuis longtemps ne pas arriver et qu’ils doivent couper dans toutes leurs dépenses, y compris celles pour l’épicerie. Mais, là, depuis quelques années, de plus en plus de personnes nous disent vivre dans leur voiture ou dans la rue. Avec un loyer moyen autour de 800 $ par mois pour un 3 ½, comment voulez-vous arriver? », mentionne Pierre Blanchet, porte-parole de la CDPAS.
« Qui accepterait de vivre avec 35 $ par jour pour combler tous ses besoins? Avec l’évolution du coût de la vie, la prestation de base ne permet que de combler que 46 % des besoins essentiels. Cela amène de graves conséquences pour la santé des gens et c’est nous tous qui devons en assumer les conséquences en bout de ligne », renchérit-il.
Selon l’économiste Alain Dumas, le coût net de l’implantation du Programme de revenu de base pour toutes les personnes à l’aide sociale coûterait 460 millions de dollars par an. La Coalition fait remarquer que le gouvernement ferait, par la bande, des économiques quant aux coûts de la pauvreté, que ce soit dans le système de santé, pour l’hébergement dans des lits de refuge ou encore en ce qui a trait à la criminalité.
Cette mesure représenterait, selon la CDPAS, un pas très important pour améliorer les conditions de vie des personnes les plus vulnérables de la société. Elle permettrait à environ 180 000 adultes au Québec, dont 13 800 en Mauricie et Centre-du-Québec, qui ne font pas partie du PRB présentement de pouvoir en bénéficier.