Projet de construction d’un nouveau pont au-dessus de la rivière Batiscan: des impacts environnementaux à prévoir

BATISCAN. Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement tenait le 7 août une séance publique d’information concernant le projet de construction d’un pont au-dessus de la rivière Batiscan sur la route 138. Cela a permis d’en apprendre un peu plus sur le projet et sur ses impacts projetés sur la faune et la flore dans le secteur.

Environ 1 860 véhicules par jour, dont 10 % de camions, circulent sur ce pont qui a atteint la fin de sa vie utile. Sa configuration entraîne des enjeux de capacité de charge, de hauteur et de largeur. Ses fondations ne permettent pas de le modifier pour le rendre plus fonctionnel, d’où le projet d’ériger une nouvelle structure en aval de celle actuellement en place.

Le nouveau pont serait constitué d’une dalle de béton posée sur des poutres d’acier. Implanté en aval du pont actuel, il s’étirerait sur 428 m et compterait une voie de circulation ainsi qu’une bande cyclable de 2,5 m de largeur par direction.

Sept options ont été analysées avant de déterminer le tracé du nouveau pont. En ce sens, le projet prévoit l’aménagement de nouvelles approches, ainsi que d’un carrefour giratoire sur la rive est. Le carrefour giratoire viserait à réduire l’impact du tracé sur le milieu agricole et à faciliter l’accès aux routes secondaires.

Parmi ses quatre branches, correspondront à l’axe de la route 138, l’une sera dédiée au rang Nord, alors que la dernière permettra l’accès à la Marina. La présence du carrefour giratoire devrait permettre de réduire la vitesse des véhicules à l’approche du pont.

Cela entraînera également la réfection d’une partie de la route 138 aux approches du pont projeté, tandis que la route de l’Internationale, le rang Nord et le rang Cinq-Mars seront raccordés à la route 138.

(Photo tirée de la présentation du BAPE)

Par ailleurs, le Ministère des Transports et de la Mobilité durable collabore avec la Municipalité de Batiscan pour ajouter une aire de repos et un accès à la rivière pour les petites embarcations récréatives non motorisées, telles que les kayaks, les canots et les planches à pagaie.

Concernant les répercussions du projet sur la qualité de vie de la population et les activités récréotouristiques, le Ministère compte notamment mettre en œuvre des mesures de contrôle des émissions de poussière, effectuer un suivi sonore et faire la promotion d’autres solutions régionales de mise à l’eau des petites embarcations quand la rampe de la marina ne sera pas accessible.

Des milieux humides et des habitats touchés

Sur le plan de la faune et de la flore, il y a des espèces à statut précaire sur place. Le Ministère entend notamment relocaliser une espèce de moule d’eau douce vers un autre milieu propice à son habitat et éviter les sites de reproduction de certaines espèces d’oiseaux.

Le milieu est très riche au niveau environnemental plus on s’approche du fleuve. Le Ministère des Transports mettra en place des mesures d’atténuation pour éviter ou minimiser l’empiétement des structures sur les habitats des espèces florales et animales.

Par exemple, le Ministère s’engage à limiter au minimum les activités pendant la période de restriction lors des périodes principales de migration pour les poissons entre le 1er juin et le 1er août. « Les quelques travaux en eau réalisés durant juin et juillet devraient être effectués durant la marée baissante et de jour », précise l’étude d’impact pour le projet de construction d’un pont au-dessus de la rivière Batiscan.

Il est aussi mentionné d’appliquer un plan de protection pour éviter tout risque de déversement de produits pétroliers par la machinerie, notamment pour les frayères et les aires d’alevinage adjacentes, ainsi que d’assurer une remise en état complète à la fin des travaux.

Le Ministère estime que la construction du nouveau pont entraînera des empiétements temporaires sur 36 665 mètres carrés d’habitats aquatiques, dont 15 514 mètres carrés d’habitats de sensibilité élevée ou très élevée, ainsi que la destruction permanente de 7391 mètres carrés d’habitats aquatiques.

Le Ministère essaiera de minimiser l’impact des travaux sur les milieux humides. D’ailleurs, les milieux humides se trouvant dans la zone du pont actuel seront réhabilités à la suite de la démolition du pont par la plantation de végétaux indigènes et la création de milieux humides et hydriques.

Des mesures sont aussi prévues pour limiter l’impact des travaux sur l’habitat de certaines espèces de chauves-souris et des milieux humides.

Un souvenir du pont patrimonial

L’actuel pont détient le statut patrimonial. Pour en conserver le souvenir, le Ministère souhaite réaliser un projet de commémoration en collaboration avec la Municipalité de Batiscan. Durant la séance du BAPE, il a été question de l’aménagement d’une aire de repos où l’on retrouvera des panneaux d’information de même que des vestiges du vieux pont qui seront récupérés durant son démantèlement.

D’autre part, le Calvaire Lacoursière, situé à l’intersection du rang Nord et de la rue Principale, sera préservé et déplacé.

Pont actuel de la route 138 à Batiscan. (Photo fournie par le ministère des Transports)

« Va-t-on connaître le nouveau pont un jour? »

Plusieurs citoyens qui se sont présentés à la séance publique d’information du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement espéraient obtenir l’échéancier des travaux et le moment où débutera la construction du nouveau pont. « Va-t-on connaître le nouveau pont un jour? » a même lancé un des citoyens qui assistait à la rencontre.

Il reste encore plusieurs étapes à franchir avant de pouvoir lancer les travaux de construction.

Actuellement, le BAPE est au cœur d’une période d’information de 30 jours sur le projet. Toute personne a jusqu’au 23 août pour faire une demande d’examen public sur les aspects sociaux, écologiques et économiques du projet auprès du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.  Si une demande d’examen public est déposée, une consultation ciblée de trois mois ou une médiation de deux mois se mettra en place. Si le BAPE ne reçoit aucune demande, le processus suivra son cours vers une approbation gouvernementale.

Par la suite, le ministère de l’Environnement devra effectuer l’analyse environnementale du projet. Si le projet obtient l’aval du ministère, il faudra ensuite obtenir un décret gouvernemental et les autorisations environnementales.

Le projet devra ensuite être autorisé par le Conseil des ministres, ce qui permettrait d’aller en appels d’offres pour les contrats de construction et, enfin, débuter les travaux de construction.

Toute la documentation en lien avec le projet est disponible dans le Registre des évaluations environnementales (www.ree.environnement.gouv.qc.ca) et au Bureau municipal de Batiscan.

 Pour consulter l’étude d’impact sur l’environnement: https://voute.bape.gouv.qc.ca/dl?id=00000653026