Nicolas Smith : vivre de ses dessins à 19 ans
PASSION. Le dessinateur de Saint-Séverin Nicolas Smith se consacre entièrement à la création d’illustrations depuis maintenant deux ans. Avec ses portraits hyperréalistes et sa démarche autodidacte, il retient l’attention de plusieurs.
Le jeune artiste a eu l’occasion de participer dernièrement à l’émission Salut Bonjour, ce qui a contribué à l’essor de sa visibilité. « Mon agent connaissait Gino Chouinard et il lui a parlé de moi. Gino, ça lui tentait de me rencontrer, donc j’ai passé à la télévision devant plus de 800 000 personnes et ça s’est hot. C’était stressant pour vrai, mais j’étais vraiment content de l’avoir fait », mentionne-t-il.
Le dessinateur remarque d’ailleurs l’impact concret qu’a eu l’émission sur sa notoriété sur les réseaux sociaux. « En moyenne, mes dessins avaient peut-être entre 80 et 100 réactions, mais depuis que je suis allé à Salut Bonjour, ça peut facilement se rendre à 200-300 réactions ». Il est également amené à rencontrer davantage de personnalités québécoises dont il dessine le portrait.
Il s’inspire principalement de la culture populaire dans ses créations. C’est pourquoi on reconnaît souvent des personnages mythiques de la télévision, du cinéma et même de la sphère musicale. « Tout ce que j’aime, je vais finir par le dessiner », relève-t-il.
Nicolas Smith raconte avoir développé un intérêt pour le dessin dès son jeune âge. « Tout le monde écoute des films quand ils sont jeunes. Moi, c’était Flash McQueen, Spider-Man… Puis j’ai toujours voulu dessiner les posters des films. Je trouvais ça cool de les refaire ».
Il a ainsi appris de manière autodidacte à faire des portraits hyperréalistes, ou encore, de la reproduction d’images. « Je n’ai pas fait de formation à l’école. Je me suis formé moi-même avec YouTube et des tutoriels de dessin », explique-t-il. « Mes parents sont fiers. Ils m’ont toujours encouragé là-dedans. Ils m’ont toujours soutenu…même quand ce que je faisais n’était pas beau », dit-il en riant.
Nicolas Smith et son dessin du boxeur Mike Tyson. (Photo courtoisie – Charlotte Gagnon St-Cyr)
De l’école au gagne-pain
« Les dessins d’horreur, j’ai commencé à en faire en 2020. Pendant la Covid, je n’avais pas grand-chose à faire, donc j’ai commencé à faire ça. J’en ai mis sur Marketplace et ça a vraiment pogné! À partir de là, ça n’a pas arrêté ». C’est ainsi qu’après ces études secondaires, Nicolas Smith a décidé de se vouer à la création et la vente de ses illustrations.
Il soutient qu’aujourd’hui réaliser un dessin lui nécessite moins de 10 heures. « C’est sûr que je deviens plus rapide, ça devient plus normal et facile pour moi de faire ça. J’écoute de la musique ou la télé en même temps. Ça se fait tout seul ».
Le jeune artiste conçoit ses œuvres entièrement à l’aide de crayons de bois et travaille avec un crayon de marque Posca pour l’ajout de blanc.
Actuellement, il vend ses œuvres au coût moyen de 2000$ et les ventes se font principalement sur les réseaux sociaux. Depuis les deux dernières années, il constate que la cadence de ses ventes s’est accélérée considérant sa visibilité croissante.
Morgan Freeman par Nicolas Smith. (Photo courtoisie – Charlotte Gagnon St-Cyr)
Des projets à venir
En plus de s’inspirer d’éléments de la culture populaire pour créer des illustrations, le dessinateur de Saint-Séverin réalise des commandes issues du public. Il a, par exemple, reçu dernièrement une demande du musicien Pierre Perpall.
« Mon dessin de Pierre Perpall, c’est mon premier qui s’en va dans un musée! Il sera à l’Afromusée de Montréal. Lui, c’est le premier artiste noir connu au Québec. Puis quand je suis allé à Salut Bonjour, il m’a envoyé un message après pour me demander de le dessiner pour le Musée ».
Son illustration est exposée à l’Afromusée depuis le 25 janvier dernier. « C’est très cool d’être dans un musée! C’est comme Picasso et tous ces artistes-là », témoigne Nicolas Smith.
L’année 2024 s’annonce bien remplie pour l’illustrateur. En effet, un projet semble se dessiner aux États-Unis et une première exposition personnelle devrait voir le jour cette année. Il aura par ailleurs son propre site web dans les prochaines semaines ce qui lui permettra de faciliter les transactions.
Il a également de grands projets personnels. « J’aimerais ouvrir ma galerie avec ma blonde parce qu’elle peinture elle aussi ». Le jeune couple construit présentement leur maison à Saint-Séverin aux abords de la maison familiale. Nicolas Smith reconnaît qu’inévitablement un espace y sera dédié pour un atelier afin de leur permettre de créer.