Mission accomplie pour Frédéric Dion
L’aventurier et conférencier Frédéric Dion est rentré au bercail après avoir réussi son plus récent défi, malgré qu’il fût ralenti par la tempête Boris. Son objectif ultime était de se rendre jusqu’au pôle intérieur (le centre du continent) d’Europe, mission qu’il a réussie en 41 jours après avoir parcouru 2000 km en vélo et en canot.
Le Carmelois a amorcé son périple le 20 août, où il a remonté le fleuve Le Rhin, à partir de l’océan Atlantique, à Rotterdam, aux Pays-Bas. Il a ensuite traversé l’Allemagne et le canal Main, principalement en canot. Du canal Main, il a ensuite débouché sur le Danube, à Kelheim, fleuve qu’il a suivi à travers l’Autriche et la Slovaquie, jusqu’à Budapest, en Hongrie. À partir de là, il a pédalé 300 km jusqu’au pôle, situé en Slovaquie.
« C’était magnifique, lance-t-il. J’ai vu de beaux couchers de soleil, dans les sections plus sauvages. J’ai vu des châteaux hallucinants en bordure des villes que j’ai visitées. Elles sont toutes tournées vers l’eau alors c’était exceptionnel. C’est une belle réalisation, autant de soi que sur le terrain, qui est dans chacun des pas. C’est ce que j’aime avec ce concept-là des pôles d’inaccessibilité. Ça nous indique une destination et c’est un défi difficile. Le fun, il est en cours de route. »
« Par chance, je suis quelqu’un qui gère bien la solitude et j’en ai fait une de mes forces. On devrait toujours être son meilleur ami et son meilleur coéquipier, et lorsque je suis en solitaire, je suis un excellent coéquipier pour moi-même. Je m’encourage, je m’offre des cadeaux et je me fais des jokes. Je pense que c’est la clé lorsqu’on passe des 16 heures par jour tout seul. Bref, j’ai adoré ma propre compagnie. J’ai adoré ce voyage-là et il n’y a pas de moment où je me suis senti seul. »
Cette étape fait partie d’un grand projet qui consiste à atteindre le pôle intérieur (pole of inaccessibility) des sept continents, exploit jamais réalisé jusqu’à maintenant.
« Dans toutes mes expéditions, le plus difficile, c’est moi (rires). C’est toujours d’apprendre à me gérer et de vivre le moment présent, sans me projeter dans le futur. Du moment où tu te projettes, le moment présent peut devenir plus difficile. Sur le terrain, la tempête Boris m’a ralenti dans mon trajet. J’étais dans la flotte et j’ai été obligé d’arrêter, puisque la navigation sur le fleuve était interdite. Ensuite, j’ai composé avec les dégâts de la tempête, notamment dans les pistes cyclables. Une chance que je suis bien équipé avec mon canot muni de roues et mon vélo, ce qui m’a permis de bien jouer avec le fait d’être sur l’eau lorsque c’était possible, et sur route lorsque c’était possible. »
« J’avais presque 2000 km de fait et il me restait une grosse journée de vélo pour l’atteindre. J’avais réservé l’hôtel pour le soir et acheté le billet d’avion pour le lendemain. Tu penses que c’est dans la poche, mais la météo t’annonce des vents de face à 30 km/h, avec des rafales à 40 km/h, qui pourraient atteindre de 65 à 80 km/h. Mais bon, tu te rappelles que tu as choisi ça et que c’est ta poutine à toi, alors amusons-nous, un pas à la fois. »
Les défis sont très différents d’un continent à l’autre. Il a connu la sécheresse et des températures extrêmes en Amérique du Nord, alors que c’était le déluge en Europe. Sa prochaine mission sera de conquérir le pôle intérieur de l’Australie, en 2026.
« Je veux le faire de manière sportive, et de façon originale, avec un trajet original. Comme pour l’Europe, j’avais pensé au plus beau trajet qui partait du Rhin et du Danube, alors pour l’Australie, ça va être la même chose. Je vais regarder ce qui va être possible de faire comme trajet et quels modes de transport seront possibles », conclut-il.
Rappelons que l’aventurier s’est donné 15 ans pour réussir son projet des sept continents.
Périple en solitaire
Antarctique : Réussi en 2015
Amérique du Sud : Réussi en 2020
Amérique du Nord : Réussi en 2022
Europe : Réussi en 2024
Australie : 2026?
Afrique : 2028?
Asie : 2030?