La Classique de canots cesse ses activités
C’est à l’Hôtel de Ville de Shawinigan que s’est tenue mardi la rencontre entre les maires de Trois-Rivières, Shawinigan et La Tuque et la Classique internationale de canots de la Mauricie. En raison d’un déficit de plus de 450 000$, l’événement tel qu’on le connaît ne sera pas de retour en 2024.
Les villes de Trois-Rivières, Shawinigan et La Tuque essuient donc une perte de 55 000$ chacune en raison du cautionnement octroyé.
« Le président de la Classique de canots Yvon Laplante nous a fait le portrait de la situation, et on parle d’un déficit de 450 000$ au moment où on se parle, et ça inclut les cautions des trois villes de 55 000$, explique le maire de Shawinigan Michel Angers. J’ai demandé si c’était quelque chose de possible d’organiser une classique en 2024, selon M. Laplante il ne reste presque plus de bénévoles, il n’y a plus personne au conseil d’administration, il ne reste plus personne de salarié, et il n’y a plus un sou dans la caisse. C’est impossible d’imaginer une édition en 2025, et même pas pensable d’avoir un niveau de rentabilité en 2025 avec une pause. On se serait retrouvé à augmenter un déficit, même si les Villes avaient comblé le déficit de 450 000$. La formule actuelle n’est plus viable. »
Les différents intervenants sont d’accord pour dire que c’est quand la Classique a voulu diversifier ses activités, notamment avec les spectacles, que le gouffre financier s’est entamé.
La Classique de canots de la Mauricie avait plus de 90 ans d’histoire, et était le seul événement a relier les différentes villes en Mauricie.
Le maire Angers indique avoir suivi la classique depuis plus de 30 ans, même avant qu’il soit maire. « C’était un happening assez exceptionnel. C’était un événement important pour la Mauricie et Shawinigan. On peut penser à l’activité ici à Shawinigan pour des personnes vivant avec une déficience intellectuelle. C’est une forme de deuil qu’on aura à faire », ajoute le maire Angers.
« C’était impossible de reprendre l’événement avec les explications que nous avons eues de M. Laplante, opine le maire de La Tuque Luc Martel. C’était sa recommandation mettre fin à la classique. Chaque ville perdra son cautionnement de 55 000$. C’est certain que pour La Tuque, ça va faire un trou en termes d’événement pour le mois de septembre. C’est triste parce que c’est 90 ans d’histoire qui disparaît. Est-ce qu’il y aura un autre événement sur une autre forme? Mais s’il y en a un autre, il faudra se concentrer sur le canot, et non pas faire des spectacles. La même chose est arrivée à La Tuque avec les 12 heures d’endurance. »
« Contrairement à ce que beaucoup de gens pensaient, ce n’était pas une rencontre de la dernière chance. Yvon Laplante nous a expliqué ce qui se passait avec l’événement. Il faut penser à tous les créanciers qui ne sont pas nécessairement payés. Ce n’est peut-être pas de gros montant, mais pour eux ça fait une différence. On n’est pas à une étape de penser à une relance pour 2024 pour la classique. Il est peut-être un peu tard, mais si un groupe veut reprendre l’événement sous une autre forme, on ne sait jamais. On sera à l’écoute si un groupe veut reprendre la classique, mais présentement on est à l’étape des créanciers », ajoute le maire de Trois-Rivières Jean Lamarche.
Voici le message de la Classique sur sa page Facebook : « Très chers partenaires de la Classique.
Nous avons dû prendre l’amère décision de cesser les activités de notre organisation. Après de nombreux efforts désespérés et plusieurs rencontres politiques au niveau fédéral, les solutions au règlement de la dette de la Classique demeurent impossibles.
Nous savons que cette décision vous impacte directement. Mais la Classique n’a plus les moyens financiers de régler ses créanciers et de poursuivre ses activités.
C’est donc avec regret que nous devons mettre un terme à une aventure de 90 ans.
Dans ce triste contexte, nous tenons au moins à souligner votre engagement, votre patience et votre foi indéfectible dans la Classique et son équipe.
À tous les canotiers, les employés, les bénévoles, les partenaires, les spectateurs et supporteurs et, spécifiquement les villes de Shawinigan, Trois-Rivières et La Tuque, nous rendons aujourd’hui un dernier témoignage de reconnaissance.
Nous espérons que d’autres initiatives prendront la relève. La Mauricie perd un événement phare qui ne jouit malheureusement pas de l’appui nécessaire à la poursuite de ses activités.
L’équipe « décomposée » de la Classique
Yvon Laplante »