L’Érabrière – Artisan acéricole s’agrandit
Jean-Philippe Brière en est à sa sixième année d’opération à l’Érabrière – Artisan acéricole, située à Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Après des mois de dur labeur, il vient de terminer la construction de sa toute nouvelle cabane à sucre, qui malheureusement, devra attendre à l’an prochain avant de pouvoir accueillir des familles.
«Lorsque je me suis lancé dans le projet, j’ai mis tout mon budget sur l’aménagement forestier. Je me suis installé et j’ai développé mon réseau tubulaire. J’aurais pu construire une belle cabane dès mon arrivée, mais ça n’aurait pas mis plus de sirop sur la table. J’ai donc commencé par la base. Maintenant que je suis bien installé, j’étais prêt à construire notre nouvelle cabane. On produisait notre sirop dans une vieille grange, sans eau, ni électricité, ni chauffage, alors c’était un défi de produire du sirop de qualité là-dedans», confie celui qui compte maintenant 2200 arbres entaillés sur une possibilité future de 4500.
«Ç’a été un gros travail d’équipe. On a bûché notre bois à même la terre, à l’hiver 2019. L’été dernier, nous avons scié les planches et on vient de finir la construction. C’était pas mal essoufflant! (rires) On a maintenant une belle nouvelle bâtisse de 40 pieds par 80 pieds.»
Lorsqu’il a pensé son projet il y a quelques années déjà, le Montcarmelois avait une idée bien précise en tête et ce n’était pas d’ouvrir une cabane à sucre conventionnelle.
«J’ai déjà eu de mauvaises expériences à la cabane à sucre. Souvent, c’est une réunion de 200 à 300 personnes, toutes collées, à qui on offre le repas traditionnel. Ensuite, il faut se dépêcher à manger les crêpes et sortir dehors pour la tire parce qu’un autre groupe s’en vient prendre notre place. Ça va à contre-courant de ma vision. Ce n’est pas ça l’esprit des sucres», témoigne-t-il.
«Les sucres, ça doit être rassembleur. Je voulais mettre sur pied mon concept alors ma salle à manger compte une vingtaine de places, ce qui fait plus intime. Ça va être un endroit convivial et un endroit invitant. La boutique et la salle d’évaporation sont à même la place alors ça va mettre les gens dans l’action. Souvent, la salle de production est dans un autre bâtiment, ou même cachée, et les gens n’y ont pas toujours accès. On va offrir du bon temps aux gens et ils ne seront pas pressés de partir.»
Évidemment, avec la pandémie qui sévit toujours, il sera impossible pour l’Érablière – Artisan acéricole d’accueillir des familles ce printemps.
«On ne peut pas ouvrir en raison de la COVID-19, mais on vient d’ouvrir notre boutique. On offre aussi les boîtes repas à emporter et ça s’envole très rapidement. On voulait aussi diversifier notre produit pour aller plus loin que la canne de sirop, la tire ou le beurre d’érable. On offre donc une gamme de sirops infusés, du beurre de pommes et des épices à l’érable, entre autres», ajoute-t-il.
Chose certaine, l’acériculteur ne regrette pas son choix, lui qui avait quitté son emploi de journaliste qu’il occupait dans la région de Toronto pour revenir dans son coin de pays.
«Je suis vraiment heureux et c’est ma grande passion, au même type qu’il y a des gens pour qui c’est le hockey. Pour moi, c’est l’acériculture. J’avais réfléchi pendant au moins deux ans avant de me lancer pour être sûr que ce n’était pas une idée passagère que j’allais regretter. J’ai même pensé que je pourrais me garder ça comme projet de retraite, mais finalement, je l’ai devancé (rires).»
«Je m’étais fixé un horizon de dix ans et ç’a aura prix six ans. J’ai aussi une ferme de pommes de terre qui m’occupe beaucoup alors ça me donnait des temps morts durant l’année. Maintenant, je les occupe avec les sucres», conclut-il.