Un projet d’héliport en catimini selon un citoyen
GRANDES-PILES. Le citoyen de Grandes-Piles, Michel Paquin, estime que le conseil municipal veut faire passer un projet d’héliport sur les terrains appartenant à l’entreprise Horizon Environnement sans consultation publique.
En ce sens, M. Paquin a créé une pétition demandant au conseil municipal de ne pas aller de l’avant avec ce projet. Au moment d’écrire ces lignes, plus de 20 personnes avaient signé la pétition.
Une première action des élus de Grandes-Piles a été entreprise en novembre dernier avec un avis de motion afin d’ajouter une sous-classe au règlement de zonage qui est actuellement ciblé industriel léger.
«C’est faux de dire que la municipalité a fait ça en catimini, indique le directeur général de la municipalité, Pierre Beauséjour. L’avis de motion a été donné le 4 novembre dernier et cela a suivi son cours jusqu’à l’adoption du projet le 6 janvier.»
M. Beauséjour ajoute que l’ajout de la sous-classe se veut la suite d’une demande de propriétaires de résidences situées près de la rivière Saint-Maurice qui voulaient avoir un endroit pour arriver en hélicoptère il y a environ deux ans.
«On a refusé parce que c’était dans une zone résidentielle. En sachant que le site d’Horizon Environnement ferme à la fin février, l’entreprise a été approchée pour voir s’il y avait une ouverture de leur part pour dédier un endroit dans le fond du terrain à un héliport. Avec l’ajout de cette sous-classe, si nous avons une demande, on aurait eu un endroit qui n’est pas dans une zone résidentielle. Il y en a qui ont plus ou moins compris ça. À l’heure actuelle, les choses ont été faites dans les règles de l’art.»
Au conseil de la MRC, l’ajout de la sous-classe a été rejeté puisqu’il y avait un autre règlement lié à celui de l’héliport. La MRC de Mékinac a alors demandé à ce que les règlements soient divisés. Un autre avis de motion a été présenté lors de l’assemblée de janvier avec une mention d’un héliport, ce qui a soulevé des questionnements pour le citoyen Michel Paquin.
Le directeur général ajoute qu’il y aura un caucus à la fin du mois de février avec les élus de la municipalité.
«Je vais dire au conseil qu’au pis-aller, de l’enlever et d’arrêter de taponner avec ça. On voulait se prévenir s‘il y avait des demandes. En plus, si Transport Canada décidait d’attribuer un permis, la municipalité n’a rien à voir là-dedans. S’il y a une demande, il faut qu’elle soit faite par le propriétaire du terrain.»
À la lumière des informations du directeur général Pierre Beauséjour, Michel Paquin se questionne tout de même sur la raison qui pousse Grandes-Piles à apporter ces changements s’il n’y a pas de demande en cours.
«Est-ce que je vais demander un permis de construction au cas où je ferais des rénovations? Ça ne me rassure pas de savoir tout ça. Quand Horizon Environnement est venu s’implanter il y a une quinzaine d’années, il y avait une entente avec la municipalité pour que la compagnie réalise un chemin avec de l’asphalte, des lumières et des fossés. Après quelques années, rien ne se passait, souligne-t-il. On a finalement su qu’il n’y avait pas d’entente. Après avoir fait des recherches, j’ai appris que la compagnie a changé de nom, mais il s’agissait des mêmes dirigeants et de la même adresse pour ne pas à avoir à faire ce chemin. Un autre protocole d’entente a été fait. C’est pour ça que je n’ai pas confiance. Est-ce qu’on est en train de revivre la même chose.»
M. Paquin ajoute que si un héliport est implanté, ça pourrait ouvrir une porte pour une école de pilotage ou des tours guidés.
«Si à la première lecture de l’avis de motion en novembre dernier, il avait été question d’un héliport, je me serais levé contre ça tout de suite. C’est seulement en février qu’il a été question d’un héliport. Pourquoi ne pas l’avoir mentionné au début du processus pour être transparent? J’étais présent à toutes les réunions.»
De son côté, le directeur général d’Horizon Environnement, Guy Fortin, n’était pas au courant que c’est le propriétaire du terrain qui doit faire une demande à Transport Canada pour l’implantation d’un héliport.
«De notre côté, on restera propriétaire du terrain pour les 30 prochaines années selon les normes du ministère de l’Environnement. Je ne vois pas pourquoi on nuirait à un projet de développement de la municipalité. On est toujours prêt à collaborer, mais ce n’était qu’un vague projet d’héliport. On n’a fait aucune demande en ce sens à Transport Canada. Si la municipalité nous demande de collaborer pour ce projet et de faire une demande, je ne vois pas pourquoi on serait contre. Il y aura toujours des citoyens pour, et des citoyens contre un projet. Alors je laisse ça à la municipalité.»