Scout un jour, scout toujours
CHAMPLAIN. Isabelle Parent est entrée chez les scouts à l’âge de 9 ans. Et comme le dit si bien le dicton, scout un jour, scout toujours. Artiste professionnelle, femme d’affaires et maman de quatre enfants, elle entretient toujours cette flamme. Elle a même fait son retour en tant qu’animatrice il y a un an et demi, après une pause de plusieurs années.
Connue dans le monde sous le pseudonyme Zabel, l’artiste affirme que c’est chez les scouts qu’elle a découvert et développé les qualités entrepreneuriales qui lui sont maintenant nécessaires.
«On y développe des valeurs tellement complètes et saines. Ce qu’on apprend là nous sert toute la vie, témoigne-t-elle. On apprend à développer notre créativité, notre débrouillardise, notre leadership, à s’entraider les uns les autres. C’est une expérience de vie qui nous fait grandir et qui nous forge comme personne. Ça m’a permis de me fixer des défis et de m’améliorer.»
«Dans ma vie, c’est là où j’ai osé le plus être moi-même, ajoute Isabelle. Ça m’a permis de développer ma confiance en moi, de prendre des risques et d’explorer toute ma créativité. Quand je compare la fille que j’étais à l’école et celle que j’étais aux scouts, ce n’est pas la même personne du tout. La fille des scouts, c’est celle que je suis vraiment. C’est celle qui est devenue l’artiste et la femme d’affaires que je suis maintenant.»
Chez les Parent-Houde, les scouts, c’est une affaire de famille. Son mari Jean-François a lui aussi été animateur et leurs trois filles sont à leur tour scoutes. Il ne manque que Victor, le benjamin. N’eût été la COVID-19, il aurait pu s’inscrire cette année.
«Juliette, notre fille aînée, a commencé à l’âge de huit ans, raconte Isabelle. On faisait des feux dans la neige avec elle et on lui a dit qu’elle ferait une bonne scoute. Elle nous a demandé ce que c’était. On lui a expliqué et elle a voulu essayer. Elle n’a pas arrêté depuis ce temps-là. Ses sœurs l’ont rejointe depuis et le plus beau dans tout ça, c’est que je constate que mes filles prennent aussi beaucoup plus leur place quand elles sont avec leur gang des scouts.»
Un retour comme animatrice
Quand elle avait 18 ans, Isabelle Parent est devenue animatrice. Elle avait à sa charge des groupes de jeunes âgés de 9 à 12 ans. Depuis son retour dans l’équipe, elle accompagne les 12-17 ans. «J’ai toujours eu le goût et la passion d’y retourner, confie-t-elle. J’attendais seulement le moment propice pour le faire.»
«Je me souviens très bien le temps où j’étais animatrice et enceinte de mon premier enfant, ajoute-t-elle. J’avais arrêté cinq jours avant d’accoucher et j’étais retournée animer pendant sa première année de vie. Mon chum était animateur comme moi, alors on amenait notre fille avec nous. On avait arrêté pour de bon quand on a eu notre deuxième enfant.»
Comme animatrice, son expérience est différente, mais tout aussi enrichissante. «Les jeunes ont beaucoup à nous apprendre et de partager ses connaissances, ça nous fait grandir, soutient-elle. Mon chum n’a pas encore recommencé en tant qu’animateur, mais je vois que ça le travaille. Ça lui manque et je le comprends tellement. Ça ne me surprendrait pas qu’il recommence quand Victor va s’inscrire.»
Inquiète pour le domaine à Saint-Louis-de-France
En ces temps de pandémie, elle qui a le scoutisme tatoué sur le cœur s’inquiète pour l’avenir du Domaine scout St-Louis-de-France. «La flamme ne va pas s’éteindre chez les gens, mais il nous faut absolument des endroits comme ceux-là pour qu’on puisse continuer de faire des camps et des activités», explique Isabelle.
«Ce sont des endroits remplis de souvenirs pour des milliers et des milliers de personnes, poursuit-elle. L’avenir de ces endroits-là, c’est ce qui m’inquiète le plus. On a besoin de faire vivre aux jeunes des camps. C’est le cœur du scoutisme. Et pour faire ça, on a besoin d’endroits adaptés.»
Rappelons que les camps de vacances certifiés de Trois-Rivières et de la Mauricie ont récemment sonné l’alarme en demandant au gouvernement de les aider financièrement. N’ayant pu rouvrir depuis le confinement en mars, certains craignent une fermeture imminente. Le Domaine scout St-Louis-de-France n’a malheureusement pas été épargné par la pandémie. Devant cette situation précaire, ses membres ont joint leur voix à celle des autres camps pour demander de l’aide.