Projet immobilier de 32 M$ à Grandes-Piles
GRANDES-PILES. Un complexe hôtelier et un concept immobilier de 32 M$. Le promoteur François Veillette voit grand à la municipalité de Grandes-Piles: hôtel de trois étages de forme octogonale avec un dôme vitré aux abords de la rivière Saint-Maurice, 46 chambres, salle de réception et spectacle, glissade de 1200 pieds dans la montagne, François Veillette qualifie son projet de El Franco Hôtel & Conférence de « mini Walt Disney de la Mauricie ».
Le hic, c’est que même si le règlement de zonage de la municipalité de Grandes-Piles lui permet la construction, M. Veillette a tenu sa conférence de presse sans en avoir discuté avec le nouveau conseil municipal de Grandes-Piles. Il ne détient ni le permis de construction ni tous les certificats d’autorisation des différents ministères comme l’Environnement.
De plus, le promoteur a commencé un nouveau concept immobilier de 24 maisons sur la montagne, le Belvédère El Franco. Chaque maison destinée à la location comprend une piscine creusée, télescope et foyer extérieur. Trois maisons sont déjà terminées et d’autres sont en construction.
M. Veillette a essuyé plusieurs revers au fil du temps, notamment à Trois-Rivières pour la construction de résidence sans permis. D’ailleurs la police a dû intervenir dans ce dossier. Puis avec un projet de maison luxueuse aux abords du lac Cadotte à Saint-Joseph-de-Mékinac.
Un premier projet hôtelier de 8 étages a été présenté à l’ancien conseil municipal de Grandes-Piles, et le promoteur a dû le modifier en complexe trois étages. Le promoteur espère voir l’ouverture du complexe hôtelier à l’été 2023.
« C’est un long processus, pour les maisons sur la montagne on a tous les permis, mais pour le bas avec l’hôtel on est à l’étape environnementale pour les certificats d’autorisation. Il n’y aura pas besoin de changement de zonage pour la municipalité et le projet respecte les règlements municipaux. On est conforme. Je n’ai pas à informer le conseil municipal de quoi que ce soit. (…) Je doute fortement que ce projet soit refusé par la municipalité de Grandes-Piles », exprime M. Veillette.
De son côté, la nouvelle mairesse de Grandes-Piles Caroline Clément confirme n’avoir eu aucune discussion avec le promoteur depuis son élection en novembre dernier. « On n’a pas encore rencontré M. Veillette. Je ne peux pas me prononcer sur ce projet. Je ne sais pas jusqu’à quel niveau il est allé pour ses explications avec l’ancien conseil. Chose certaine, il ne pourra pas aller de l’avant sans l’accord de la municipalité. Des permis doivent être attribués avec des règles strictes à suivre. Il n’aura pas le choix de s’assoir avec nous pour nous expliquer son projet d’hôtel. Un projet comme ça peut refroidir des gens pour la quiétude du village. Ça ne se fait pas d’aller de l’avant sans l’accord de la municipalité, et je veux aussi consulter la population avant que le conseil se prononce sur ce projet. »
Un architecte senior et résident de Grandes-Piles présent à la conférence de presse doutait du projet de M. Veillette, qui n’avait aucun plan à présenter lors de la conférence.
À la suite de questions persistantes du journaliste Réjean Martin du Bulletin de Mékinac, le promoteur a perdu les pédales et aurait tenté de frapper le journaliste au derrière avec son pied. M. Martin a été touché au mollet sans toutefois avoir été blessé.
La FPJQ a vivement dénoncé le geste d’intimidation du promoteur.