La centrale de Saint-Narcisse pourrait être relancée

-SAINT-NARCISSE. Le conseil des maires de la ­MRC ­Des ­Chenaux a entériné un accord de principe pour la signature d’une lettre d’intention visant la mise en place d’une société en commandite dont le mandat consistera à réaliser une étude de faisabilité dans le but de déposer une proposition à ­Hydro-Québec.

Le maire de ­Saint-Narcisse et préfet de la ­MRC ­Des ­Chenaux, ­Guy ­Veillette, précise que l’étude de faisabilité aura pour objectif d’inspecter les lieux et l’équipement afin d’évaluer les investissements nécessaires à la remise en marche de la centrale.

«  On voudrait savoir quel tarif au kWh ­Hydro-Québec nous propose pour assurer une rentabilité à long terme. Si on est capable de s’entendre ­là-dessus, on va pouvoir aller de l’avant avec la réalisation du projet. »

La société en commandite est formée par la ­MRC ­Des ­Chenaux, la municipalité de ­Saint-Narcisse et une composante autochtone dont les détails restent à dévoiler.

«  On aura l’occasion de présenter les partenaires au moment où ce sera formalisé parce que c’est un volet qui est vraiment intéressant, un symbole d’ouverture de nos communautés. On vise quelque chose qui va être 100 % public. Notre mandat comme corporation publique c’est de servir nos citoyens. Si on peut leur assurer un maximum de retombées c’est ce qu’on souhaite faire. »

Comme la loi prévoit qu’­Hydro-Québec ne peut pas vendre une installation pour ensuite racheter sa production hydroélectrique, la société d’état envisage une autre avenue.

« ­Hydro-Québec parle de remettre les équipements par un bail emphytéotique. Ils sont en train de faire des validations juridiques avec les différents ministères de qui ça relève pour vérifier la conformité avec la loi sur ­Hydro-Québec. Ces équipements appartiennent au patrimoine québécois. Si on peut développer des bénéfices qui vont servir nos communautés locales, c’est ce qu’on cherche. »

Les revenus pourraient représenter une belle somme pour la municipalité, mais il est difficile de les évaluer pour l’instant, considérant que la réfection de la centrale pourrait être coûteuse.

« Si ­Hydro-Québec est généreuse dans son offre du taux au kWh, ça risque d’être intéressant, mais ce ne sont pas des revenus nets, parce qu’il faut rembourser le montant des investissement. Si on pense sur une perspective à long terme, c’est ce qui est intéressant parce que je ne pense pas que la demande d’électricité dans les prochaines années va aller en diminuant. »

À ce sujet, l’implantation d’éoliennes représente une autre alternative envisagée par certaines municipalités et ­MRC dans la région et ailleurs au ­Québec afin de répondre à la hausse anticipée des besoins en électricité.

« C’est correct pour les régions qui sont attirées par ça. Personnellement je ne suis pas très chaud sur le concept d’éoliennes, je trouve que ça prend beaucoup d’espace sur un territoire. Si jamais on décidait d’un projet comme ­celui-là ici, on verra. Il y a ­peut-être des lieux qui sont propices à ça sur nos territoires. Mais contrairement à d’autres projets, le barrage est là, il fait partie de notre patrimoine bâti. On veut continuer de l’exploiter, surtout si ça nous rapporte quelque chose. »

M. Veillette entrevoit déjà la façon dont les revenus pourraient être investis.

«  On est là pour faire du développement. Il faut se servir de ces fonds comme étant du nouveau financement pour régler des problématiques à caractère social dans nos communautés : améliorer les infrastructures de transport collectif, de loisir, les soins aux personnes plus vulnérables, de l’aide pour la diplomation, l’ouverture de nos bibliothèques. Ce sont des sommes qui pourraient nous aider à poser des gestes pour s’adapter aux changements climatiques et réduire notre empreinte écologique. Ce ne sont pas les projets qui vont manquer. »