Internet haute vitesse : 2 200 foyers en attente
En Mauricie, quelque 2 200 foyers n’ont toujours pas accès à Internet haute vitesse. Une situation qui cause bien des maux de tête et des frustrations, surtout lorsque le télétravail n’est pas une option.
En entrevue téléphonique le 18 septembre dernier, la ministre Sonia LeBel confirmait que des projets avaient été déposés en Mauricie, mais que ceux-ci sont en attente d’une réponse du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CTRC).
«On devrait avoir une réponse du CRTC d’ici deux mois, dit-elle. On est prêt à investir encore de notre côté, mais il y a plusieurs facteurs à prendre en compte qui font que ça ne va pas aussi vite qu’on le voudrait. Internet est une compétence fédérale, alors on attend de voir quelle sera l’implication d’Ottawa.»
«Quand on saura combien de foyers supplémentaires seront branchés par le fédéral, on pourra arriver avec des projets de notre côté pour brancher le nombre de foyers restants, ajoute Mme LeBel. Dans l’équation, il faut aussi savoir qu’on est tributaire des compagnies de télécommunication. On veut investir et on est prêt à le faire, mais il faut que des projets soient déposés.»
Pour l’expliquer simplement, le gouvernement du Québec propose aux compagnies de payer pour le déploiement de la fibre optique, ce fameux «fil» par lequel voyage l’Internet haute vitesse. En échange, les entreprises de télécommunication doivent offrir le service aux foyers branchés.
«En procédant de cette façon, ça devient intéressant pour les compagnies d’offrir le service. Autrement, elles ne le font pas parce que ce sont des travaux coûteux et c’est moins rentable pour elles de déployer un kilomètre de fil en milieu rural qu’en milieu urbain», explique la ministre LeBel.
De nombreux foyers orphelins
Il faut savoir que plusieurs foyers orphelins, non éligibles aux programmes fédéraux, se retrouvent en Mauricie, particulièrement dans les MRC Mékinac, des Chenaux et Maskinongé. C’est que, présentement, le CRTC et Ottawa déterminent que dès qu’une propriété est branchée à la haute vitesse, le territoire situé dans un périmètre de 25 km environnant n’est pas éligible aux programmes. Ce sont ces foyers orphelins que le gouvernement du Québec veut brancher.
De son côté, le ministre fédéral François-Philippe Champagne rappelle que son gouvernement travaille depuis plusieurs mois avec les compagnies de télécommunication dans le but d’accélérer le déploiement de la téléphonie cellulaire et de l’Internet haute vitesse.
«En cette période de COVID-19, la connectivité est l’enjeu numéro un pour plusieurs familles, soit pour faire du télétravail ou simplement permettre aux enfants d’effectuer leurs devoirs et bien poursuivre leurs études. Nous allons continuer de travailler avec les élus locaux, et les députés de la région, car nous avons tous un rôle à jouer pour connecter tous les foyers de la MRC des Chenaux et de Mékinac», soutient M. Champagne.
De promesse électorale à priorité gouvernementale
Rappelons qu’en octobre 2019, le gouvernement du Québec lançait l’appel de projets pour Régions branchées, un programme visant à offrir l’accès à Internet haute vitesse. Un an plus tard, c’est 60 000 foyers qui ont été branchés dans le cadre de ce programme doté d’une enveloppe estimée à 150 millions de dollars.
«L’accès à l’Internet haute vitesse partout au Québec, c’était une promesse électorale avant la pandémie et depuis, c’est devenu une priorité gouvernementale. On met la pression à plusieurs niveaux au fédéral pour que le dossier avance plus vite. On veut signer tous les contrats avec les télécommunicateurs avant 2022. On a l’intention de respecter notre engagement électoral», conclut la ministre LeBel.