André Fortin, l’inspiration de la rue de Mère-Gamelin

André ­Fortin est ­peut-être âgé de 93 ans, mais rien ne l’arrête. Il est une inspiration pour les habitants de la rue de ­Mère ­Gamelin, dans le secteur ­Cap-de-­la-Madeleine. Tous le voient, par la fenêtre du salon ou la fenêtre de la cuisine, marcher son kilomètre par jour jusqu’au boulevard ­Thibeau, aidé de se son déambulateur. Depuis maintenant deux ans, il a décidé de le faire pour venir en aide à l’organisme ­Autonomie ­Jeunesse.

André ­Fortin a décidé, l’an dernier, de faire de sa marche quotidienne une collecte de fonds de 50 kilomètres à parcourir, pendant deux mois, à raison d’un kilomètre par jour. Il a décidé de revenir à la charge cette année avec le même défi.

«  ­On l’a fait l’an dernier, pour la même cause, où on avait été chercher 5000 $ auprès de la parenté, des amis, des connaissances, des voisins et de deux entreprises, principalement. Cette année, on a décidé de donner une chance à ­Autonomie ­Jeunesse en approchant des entreprises pour leur faire des partenaires dans l’avenir. Ces ­entreprises-là auront besoin, un jour, de ces mêmes ­jeunes-là lorsqu’ils auront leur diplôme  », explique ­Normand ­Côté, membre de la famille et organisateur du projet.

«  J’ai toujours œuvré dans l’éducation, tout comme mon épouse et une de mes filles  », lance ­André ­Fortin. «  C’est une affaire de famille ! (rires) ­Je sais que je peux marcher, mais je me suis dit pour quelle cause ? J’ai pendant longtemps enseigné à des élèves du secondaire lorsque je me suis établi à ­Saint-Prosper. D’ailleurs, c’est drôle parce qu’on m’avait d’abord placé aux cuisines alors que je postulais pour enseigner. J’ai donc enseigné presque toute ma vie à des jeunes de cet âge et je les ai vus aller. Je me mets à la place de ceux qui ont décroché et je veux les aider.  »

Monsieur ­Fortin part toujours de son domicile et se rend, en ligne droite, jusqu’au boulevard ­Thibeau où il rebrousse chemin.

«  ­Je me rends jusqu’à mes trois petits poteaux de métal. D’ailleurs, ils étaient tous rouillés avant et un matin, je suis arrivé là et il y avait un travailleur de la ville qui peinturait des lignes au sol alors je lui ai demandé de peinturer mes poteaux en jaune. Il m’a dit qu’il n’avait pas le droit, qu’on ne pouvait rien faire. Le lendemain, j’ai pris ma marche habituelle et mes trois petits poteaux étaient peints en jaune. Je leur avais promis qu’ils deviendraient célèbres un jour  », ­confie-t-il.

«  J’ai toujours marché, beau temps, mauvais temps. Je me sens bien. L’an dernier, j’ai fait plus de 250 kilomètres, à raison de cinq jours par semaine, pendant 52 semaines. J’ai usé mon premier déambulateur et j’ai même fait des crevaisons. Il n’a pas résisté ! (rires) ­Je peux marcher à -30 degrés, même me rendre à -40 degrés. La température, ce n’est pas malin ! ­Il suffit de bien s’habiller. Je ne marche jamais seul parce que je rencontre des gens. Certains me disent souvent que je suis inspirant.  »

Faire un don

Autonomie ­Jeunesse entend réunir quelques jeunes pour venir marcher avec monsieur ­Fortin dans les semaines à venir, tout comme le fera un groupe de personnes âgées de la résidence ­Lokia. L’an dernier, tous les étudiants lui ont remis un message de remerciements à la suite de son défi.

«  ­Il fait toujours rire la factrice  », lance sa conjointe, ­Lise ­Gagnon, qu’il a d’ailleurs rencontrée à ­Saint-Prosper. «  ­Il lui a dit : je n’ai pas le pas aussi rapide que vous. Elle lui a répondu : non, mais vous avez d’autres choses, dont la volonté.  »

Chaque kilomètre parcouru rapporte un minimum de 1 $ et la mise peut être augmentée au niveau désiré par les donateurs. Les entreprises peuvent aussi faire un don forfaitaire si elles le désirent.

Les dons peuvent être effectués directement à l’organisme ­Autonomie ­Jeunesse en consultant le www.autonomiejeunesse.com, ou en participant à la collecte de fonds ­GoFundMe via le https://ca.gofundme.com/f/­c039est-pour-­toi-que-­je-marche.

Autonomie ­Jeunesse est un organisme communautaire comportant deux volets soit, l’hébergement et le ­Centre de jour qui offre la scolarisation à de jeunes raccrocheurs.