Albert Veillette et fils investit près de 500 000$ dans son expansion
ALIMENTATION. Propulsée par son fameux steak à Veillette, Albert Veillette & fils investira près d’un demi-million de dollars dans son expansion à Saint-Tite.
La famille Veillette a acquis récemment le bâtiment occupé jusqu’à l’an dernier par la SAQ, sur la rue Notre-Dame. «Ce n’est pas un déménagement, c’est un agrandissement», précise en entrevue téléphonique Gilles Veillette. «On conserve notre épicerie et notre boucherie sur la rue Saint-Paul, mais c’est dans les nouveaux locaux qu’on va toute transformer la viande. On va aussi y installer un point de vente. On espère ouvrir en mars 2021.»
Avec la pandémie qui force les gens à manger à la maison et son fameux steak à Veillette qui est maintenant distribué aux quatre coins du Québec, les ventes ont explosé dans la dernière année chez Albert Veillette & fils.
«On ne fournit plus comme on est installé sur la rue Saint-Paul, explique M. Veillette. Les frigos sont trop petits et on se pile sur les pieds. On a passé un été d’enfer.» La COVID-19 a aussi causé des problèmes ces derniers mois dans l’acheminement de la viande jusque dans les boucheries.
«Avec les frontières aux États-Unis qui sont fermées et des abattoirs dans l’ouest à l’arrêt, il y a des fins de semaine cet été où j’étais à court de produits et que je devais refuser des clients. Je me suis dit que je ne voulais pas revivre ça. Avec l’espace et les frigos qu’on va avoir sur la rue Notre-Dame, on va être protégé si des coups comme ça reviennent», poursuit-il.
Bien que la majorité de ses produits aient vu leurs ventes augmenter, Albert Veillette & fils doit évidemment son expansion à ses longes de bœuf mariné communément appelées steaks à Veillette. Durant la forte saison en été, c’est environ 600 caisses contenant 5 fesses de bœuf qui transitent à la boucherie de la rue Saint-Paul. «Ça veut dire environ 3000 fesses par semaine», confirme Gilles Veillette.
L’épicerie-boucherie de Saint-Tite compte maintenant dix-sept points de vente au Québec où sont acheminées ses chaudières de steaks marinés. «J’ai un gars à Chicoutimi qui s’occupe de les distribuer partout au Lac Saint-Jean jusqu’à Baie-Comeau. Un autre à Rivière-du-Loup qui dessert Rimouski jusqu’à la Gaspésie et même au Nouveau-Brunswick», explique M. Veillette. Lui-même se rend une fois par mois livrer ses chaudières dans un entrepôt réfrigéré à Laval et de là, un intermédiaire assure la distribution de Mont-Laurier, dans les Laurentides, jusqu’en Abitibi.
Voilà une quinzaine d’années que Gilles Veillette a concocté sa fameuse marinade dont il conserve évidemment jalousement le secret. «Je l’ai amélioré au début, mais là, ça fait des années que c’est la même», sourit-il.
Si certains pensaient que la famille Veillette profiterait de cette expansion pour déménager tout simplement dans un endroit plus spacieux, il n’en était pas question jure le boucher. «L’épicerie de la rue Saint-Paul a été ouverte 1880 par le père de ma grand-mère, Léopoldine Frigon. Elle s’est mariée avec Albert Veillette et ils ont repris le commerce. Il y a un chercheur de l’Université Laval il y a quelques années qui m’a contacté pour me dire que nous étions le plus vieux commerce au Québec qui a toujours appartenu à la même famille sans jamais déménager. Alors, tu comprends qu’il n’était pas question qu’on parte d’ici», conclut-il.