27 ans et propriétaire de sa ferme laitière
SAINT-MAURICE. Roxanne Beaulieu n’a que 27 ans et elle est l’unique propriétaire de sa ferme laitière. Amoureuse des animaux et passionnée d’agriculture, elle a acquis son entreprise il y a près d’un an et demi.
Située sur le rang Sainte-Marguerite à Saint-Maurice, sa ferme compte 60 têtes, dont 40 vaches en lactation. Elle détient 47,5 kilos de quotas et possède une terre de 46 acres.
«Il y a sept ans, je ne savais pas ce que c’était des vaches, raconte-t-elle en riant. Je viens de Québec. Je voyais des vaches quand j’allais à l’Expo Québec et c’est tout. Puis, j’ai rencontré un gars qui travaillait sur des fermes. La fin de semaine, je me levais et j’allais à l’étable avec lui. J’aimais vraiment ça. C’est comme ça que je suis tombé en amour avec l’agriculture.»
À cette époque, Roxanne étudiait au cégep en sciences humaines. Elle n’avait pas encore choisi sa branche, mais elle savait qu’elle ne voulait absolument pas faire un travail de bureau ni travailler au public.
«Finalement, j’ai terminé mon cégep et j’ai annoncé à mon père que je voulais étudier en agriculture. J’étais tellement stressée de lui annoncer ça, confie-t-elle. Je savais à quel point c’est important pour lui, les études universitaires. Je m’étais fait un plan de vie et je lui ai présenté mes scénarios en lui disant que si je n’avais pas ferme, je pourrais quand même travailler en agriculture ou poursuivre mes études dans le domaine.»
Dès sa première année de formation, son père et elle ont entamé des recherches afin de connaître tous les détails entourant l’achat d’une entreprise agricole. Parallèlement à cela, Roxanne a travaillé sur plusieurs fermes et réalisé de multiples stages tout au long de ses études.
«Je voulais tout voir, tout savoir, lance-t-elle. J’ai vu les bons coups comme les moins bons, alors je savais déjà ce que je voulais pour ma ferme. Après mes études, je n’avais toujours pas trouvé ma ferme, donc je me suis installée à Acton Vale pour travailler à temps plein sur des fermes. J’ai continué mes recherches, mais voyant que je ne trouvais pas dans ce coin-là, je me suis installée à Saint-Célestin. Là-bas, j’ai été gérante de troupeau pour un producteur.»
Le coup de foudre
C’est finalement grâce à une publication sur Facebook que Roxanne a déniché sa ferme. Contactée par l’ancienne propriétaire, elle est venue visiter les lieux pour la toute première fois en janvier 2019.
«C’était exactement ce que je cherchais. Pas trop gros, avec une petite terre pour faire mon ensilage de maïs pour nourrir mes vaches, précise-t-elle. On a entrepris les démarches pour le transfert de l’entreprise. Le 31 juillet 2019, je suis arrivée ici officiellement. C’était rendu ma ferme.»
Depuis ce jour, elle travaille sans relâche – littéralement – à l’amélioration de ses installations et du bien-être de son troupeau. «Ça fait plus de 465 jours de suite que je travaille, indique-t-elle. Je n’ai pris aucune journée de congé. Comme je suis seule, je n’ai pas eu le temps encore. J’ai fait plein de rénovations pour que les vaches soient plus confortables.»
«L’étable a été bâtie en 1999. L’extérieur est très bon, mais l’intérieur est à refaire, mentionne Roxanne. J’ai comme projet de rebâtir d’ici cinq à six ans pour que les vaches puissent se promener librement. Présentement, elles sont attachées. Je veux le plus de confort possible pour mes animaux.»
Une première année réussie
Comme tous les producteurs laitiers, elle n’a pas été épargnée par la crise sanitaire. Malgré tout, elle termine cette première année de production avec fierté.
«Si j’avais eu une année à choisir pour partir, je n’aurais pas choisi cette année, admet-elle. Avec la sécheresse des foins et la pandémie qui a fait chuter le prix du lait, ce n’était pas toujours rose. Ce n’était pas une bonne année pour partir, mais si j’ai réussi à passer au travers, ça peut juste aller mieux maintenant.»
Épaulée par sa famille, Roxanne a le vent dans les voiles et des projets plein la tête. La jeune femme a de l’énergie à revendre et une passion sans limites pour l’agriculture. C’est avec aplomb et enthousiasme qu’elle amorce sa carrière d’entrepreneure.
«C’est mon rêve et j’y suis arrivée. Je suis bien entourée avec mes parents qui m’aident et mes voisins qui viennent toujours m’aider au besoin. Je suis vraiment chanceuse. Je suis toute seule et c’est certain que c’est difficile par moments, mais je ne changerais rien. Je ne voudrais pas recommencer à travailler pour quelqu’un. Mais, surtout, je suis vraiment fière de moi, fière de mon parcours et d’avoir ma ferme à mon âge», conclut-elle.