La TCMFM lutte depuis 40 ans pour les droits des femmes
COMMUNAUTÉ. L’année 2022 marque les 40 années d’existence de la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM). Pour souligner cet anniversaire, un événement festif était prévu le 8 juin en soirée pour souligner l’implication des membres et partenaires de l’organisation et leur engagement au sein du mouvement.
Près de 100 personnes étaient attendues pour l’occasion, dont d’anciennes membres et des lauréates de Mauriciennes d’influence, qui a été en action pendant plus de 20 ans.
C’est le 7 décembre 1982 qu’a eu lie la toute première rencontre de la Table de concertation des groupes de femmes de la Mauricie Bois-Francs, regroupant 14 organisations. Le regroupement visait à échanger des informations et les services qu’elles offraient pour favoriser la collaboration, se former à partir des expériences des autres groupes, faire une réflexion sur la condition féminine et à développer des liens de solidarité.
Au fil des années, la TCMFM a contribué à plusieurs avancées pour les conditions de vie des femmes. « Ça fait 40 ans que nous sommes unies dans l’action. On a beaucoup travaillé sur l’accès aux femmes à l’emploi et à une éducation qualifiante. On a connu de belles avancées de ce côté. On a cependant vu, avec la pandémie, que certaines avancées sont fragiles, comme le manque de places en garderie. On inclut aussi les violences systémiques », explique Joanne Blais, directrice de la TCMFM.
« La pandémie a aussi mis en lumière que les métiers à prédominance féminine ne sont pas assez reconnus. On remarque également des avancées en matière de violence conjugale. C’est moins tabou, mais on réalise que c’est la pointe de l’iceberg. Les féminicides de 2021 ont mis cet enjeu en lumière. On voit des listes d’attente au CALACS et dans les maisons d’hébergement. Il faut leur donner plus de ressources. Mais à tout le moins, on sent que les victimes dénoncent plus, poursuit-elle.
L’approche entourant la mobilisation a également évolué en 40 ans. La Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie. L’arrivée des technologies de l’information et les réseaux sociaux sont venus changer la mobilisation.
« Beaucoup d’éducation populaire est passée par les médias sociaux dans les dernières années. On les a peut-être surutilisés pendant la pandémie, mais on remarque, malgré tout, que la mobilisation dans la rue reste un outil important », note Mme Blais.
De nouveaux enjeux émergent aussi. Les récents épisodes de drogue du viol à Trois-Rivières suscitent des réflexions chez les jeunes femmes, soutient Mme Blais. « La planification des naissances par les moyens de contraception est un autre enjeu. Il y a des moyens de contraception qui se développent pour les hommes, mais la responsabilité repose encore en majorité sur les épaules des femmes. La taxe rose faisant en sorte que des produits pour les femmes coûtent plus cher que ceux pour les hommes interpelle aussi les jeunes », précise-t-elle.
En 2022, la TCMFM réunit plus de 35 groupes communautaires et 25 femmes à titre de membres individuelles. Le regroupement régional féministe est inspiré par la tradition autochtone Les 3 soeurs, soit par l’inclusion des femmes dans touts leurs diversités. « On est beaucoup dans une perspective d’inclusion. C’est important pour nous d’intégrer les besoins des femmes issues des communautés autochtones, immigrantes et racisées », conclut Joanne Blais.
Ce 40e anniversaire coïncide également avec l’arrivée de la toute première nomination d’une femme atikamekw sur le conseil d’administration de la TCMFM. Il s’agit de Debby Flamand, du Conseil des femmes atikamekw de Manawan.