Commerçant le jour… rappeur le soir!
MÉKINAC. « Mon histoire, je l’ai refaite pour tous les jeunes de ma région; pour tous les jeunes qui ont perdu la raison; pour tous ceux qui se sentent seuls à la maison; faites attention; je veux vous voir éviter la prison! » Âgé de 37 ans, le propriétaire de Location d’outils Saint-Tite, Hermann Bourassa, a toujours adoré le style hip-hop. S’il a fait des erreurs dans sa jeunesse, il désire partager son histoire pour éviter que d’autres jeunes prennent le mauvais chemin. « Si je peux seulement en aider un avec mon album, ça sera mission accomplie! »
En 2007, le rappeur dont le nom d’artiste est L45C, avait sorti un premier opus de 10 chansons pour le plaisir. En 2022, il renoue avec sa passion avec un nouvel album intitulé Mon histoire. « Si certaines personnes s’achètent une motoneige à 25 000$ pour aller aux Monts Valin, moi je m’achète des beats pour mettre mes mots dessus. »
Le natif et résident de Lac-aux-Sables s’est impliqué avec son père en 2009 dans le commerce fondé par son paternel. Il en est devenu le propriétaire unique il y a sept ans. « J’ai toujours été entrepreneur dans l’âme », indique le commerçant.
En toute honnêteté, Hermann avoue qu’il était un peu délinquant avec son groupe d’amis lorsqu’il était adolescent. Ils baignaient tous dans le hip-hop. « J’ai perdu ma mère jeune et c’est ce qui a fait que j’ai commencé à écrire, pour faire sortir mes émotions. Ça m’a beaucoup aidé. »
Pour les 10 chansons projetées de Mon histoire, L45C le fait pour les bonnes raisons: « Je ne veux pas faire d’argent avec ça. Ce sont des chansons positives et plus pour aider des jeunes qui ont de la difficulté comme moi plus jeune, qui sont dans la consommation et sont sur le bord de mal virer. Mais je sais qu’il y a encore de l’espoir pour eux. »
D’ailleurs, Hermann Bourassa est invité d’une à deux fois par année par l’école secondaire Paul-Le Jeune de Saint-Tite pour partager son parcours de vie. « Je n’ai même pas de diplôme de secondaire 5. Dans mon entreprise, mon meilleur mécanicien n’a pas de secondaire 1. Je veux donner de l’espoir aux jeunes. Ce n’est pas parce que tu n’es pas bon à l’école que tu ne seras pas bon dans rien. On ne deviendra pas tous des médecins. Les travaux manuels sont aussi valorisants. »
L’homme de 37 ans veut que son nouvel album soit fait de façon professionnelle même si c’est pour son plaisir. « La musique fait partie de moi. Ça va me coûter pas mal plus cher que ça pourra me rapporter. Je suis capable de me payer des beats exclusifs avec à 500$ d’un professionnel, Farfadet, et j’enregistre mes chansons dans un studio à Québec, Essentiel production. »
Pour L45C, chaque chanson de Mon histoire le représente. « Je partage mon vécu dans ces chansons et ce que j’ai réussi en affaires. Je veux que les jeunes avec moins d’estime de soi puissent croire que tout est faisable. »
Le commerçant-artiste aimerait faire un lancement de son album en septembre prochain. « J’aimerais aussi faire un ou deux vidéoclips cet été. Et l’album sortira sur les plateformes iTunes et Spotify. »
Pour l’instant, il est possible d’entendre un extrait de Mon histoire sur YouTube.