Trans Mauricie/Centre-du-Québec: de plus en plus de demandes d’accompagnement dans la région
MAURICIE. L’organisme Trans Mauricie/Centre-du-Québec a profité de la Journée internationale de la visibilité trans, le 31 mars, pour aller à la rencontre des citoyens de Trois-Rivières et les sensibiliser à la transidentité.
«Malgré la pandémie de COVID-19, la demande augmente tout le temps. On sent que les gens sont plus à l’affut de ce qui se passe dans les milieux de travail, les organismes, dans le milieu scolaire. Ça donne envie aux gens de foncer dans leur transition, faire leur coming out dans leur milieu», souligne Samuel Desbiens, directeur général de Trans Mauricie/Centre-du-Québec.
Dans la dernière année, l’organisme a enregistré 80 nouveaux accueils. Valérie Bélisle, intervenante, remarque d’ailleurs que la demande de services et d’accompagnement est en augmentation exponentielle depuis les débuts de Trans Mauricie/Centre-du-Québec il y a cinq ans.
«On voit notamment deux générations qui nous demandent de l’accompagnement. Il y a d’abord une génération plus jeune où l’on retrouve beaucoup de non-binarité et de questionnements sur leur identité sexuelle. Ils se cherchent beaucoup. Une partie de notre clientèle est également des gens qui ont 30, 40 ou 50 ans pour qui c’est une libération complète. Bien que ce soit deux générations différentes, les gens vivent les mêmes étapes. Les parcours restent différents», explique-t-elle.
Valérie Bélisle remarque aussi qu’une certaine incompréhension subsiste autour de la transidentité.
«Peu de gens comprennent aussi le quotidien des personnes trans, les microagressions constantes, que ce soit durant leur parcours ou quand elles l’ont complété, qu’elles ont atteint leur propre perception de leur identité de genre. Par exemple, une femme trans, qui a été assignée homme à la naissance, est papa de ses enfants et devenue une belle femme trans. Les gens peuvent poser la question, si l’un de ses enfants se marie, qui va mener la fille à l’autel. C’est de sensibiliser les gens à cette réalité pour que les personnes trans vivent leur quotidien un peu plus agréablement», souligne-t-elle.
L’intervenante chez Trans Mauricie/Centre-du-Québec mentionne aussi que le simple fait d’éviter certains mots peut faire une grande différence dans le quotidien des personnes trans. «Par exemple, «transsexuel», on ne dit plus ça, car ça viendrait mettre l’emphase sur le fait que la personne a eu la chirurgie d’affirmation. On dit plutôt «une personne trans». Ça définit aussi une personne qui fait un parcours de transition», précise-t-elle.
L’organisme Trans Mauricie/Centre-du-Québec a pour mission d’accueillir, soutenir et référer les personnes trans ou en questionnement de leur identité de genre et leurs proches. Trans Mauricie/Centre-du-Québec travaille aussi à démystifier l’identité de genre dans ses différences dans les écoles, les milieux jeunesse, les organismes communautaires et les milieux de travail afin de sensibiliser la population aux effets négatifs de la transphobie.
Car le coming out demeure une période très angoissante aussi.
«Quand tu comprends que c’est ton identité de genre qui est vue d’un œil différent dans la société, tu te poses beaucoup de questions sur la façon de le dire à ton entourage. On les aide à faire un coming out. On les aide au travail, on peut les accompagner à l’école. Trans Mauricie/Centre-du-Québec est là pour les accompagner du début à la fin», ajoute Valérie Bélisle.
Vers des points de service à Shawinigan et La Tuque
Pour l’instant, l’organisme Trans Mauricie/Centre-du-Québec dispose de points de service à Drummondville et Trois-Rivières pour accueillir les personnes trans. L’organisme souhaite toutefois développer des points de service à Shawinigan, La Tuque et Victoriaville.
«Souvent, les gens n’ont pas la possibilité de se déplacer vers les grands centres de Trois-Rivières et Drummondville ou c’est plus compliqué dans leur horaire. On veut voir s’il y aurait une possibilité de se rendre dans ces points de services selon les besoins, en profitant de notre journée sur place pour rencontrer les personnes qui ont besoin de nos services. Ça nous permettra aussi de voir le besoin concret dans ces secteurs afin de mettre éventuellement des budgets de côté pour ça», détaille M. Desbiens.