Bien-être animal: une étude réalisée au Stampede de Calgary
ANIMAUX. Après avoir observé juste avant la sortie des chutes 116 spécimens lors de trois éditions du Stampede, une équipe de chercheurs de l’Université de Calgary a publié en février dernier une étude sur le comportement des chevaux utilisés lors des épreuves de monte de chevaux sauvages avec et sans selle. Une recherche dont pourrait tirer profit le Festival Western de St-Tite?
Professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Calgary (UCVM), le Dr Ed Pajor est l’un des trois auteurs de la recherche qui a été menée de façon indépendante et au cours de laquelle le Stampede a laissé un libre-accès aux chercheurs.
Conclusion de l’étude: les chevaux plus familiers avec les épreuves de rodéo démontrent moins de comportements stressants que leurs congénères moins expérimentés. L’équipe du Dr Pajor avait préalablement obtenu les dossiers de chaque cheval, à savoir son âge et le nombre de participations au Stampede. Par contre, la grande majorité (71,5%) des 116 chevaux a reculé une fois au moment de leur chargement en direction des chutes et pour 36,8% d’entre eux, le mouvement de recul a été observé à deux reprises.
L’étude spécifie cependant qu’on ne peut déterminer si le manque d’aversion des chevaux expérimentés aux épreuves de rodéo est dû au fait qu’ils sont habitués ou simplement résignés à ce qui les attend. De même, les chercheurs ont découvert que les chevaux démontrent des signes d’inconfort dans les espaces restreints en présence de beaucoup de monde.
C’est notamment le cas des zones de chargement où les bêtes circulent avant d’être menées jusqu’aux chutes près de l’arène. Ces corridors étant surplombés par des spectateurs, le Stampede de Calgary y a installé des toiles pour couper le contact visuel des chevaux avec le public après avoir pris connaissance des conclusions de la recherche.
Les observations des chercheurs ont aussi permis de constater que les animaux recevaient suffisamment d’eau après les spectacles et que des abreuvoirs supplémentaires n’étaient pas nécessaires.
La controverse qui sévit au Québec depuis 2017 à propos des rodéos que certains voudraient voir abolir est tout aussi présente dans l’Ouest canadien confirme le Dr Pajor.
«Certains voient les rodéos comme un reflet positif de l’agriculture et de la vie rurale. D’autres pensent que les animaux ne devraient faire partie d’aucun sport et beaucoup se situent quelque part entre les deux. La réalité est qu’il n’existe pas de données scientifiques spécifiques pour aider à comprendre et à éclairer la discussion d’une manière ou d’une autre», mentionne le chercheur qui a fait ses études à l’Université McGill, à Montréal.