Lutte au gaspillage alimentaire : une Péradienne honorée
SAINTE-ANNE-DE-LA-PÉRADE. Chantale St-Cyr, une résidente de Sainte-Anne-de-la-Pérade, a reçu récemment un prix pour souligner son implication dans la communauté. Maman de trois enfants, elle a mis sur pied un système de dons de denrées alimentaires.
Ainsi, depuis quelques mois, elle remplit tous les jours le frigo-partage du centre communautaire de la municipalité. Avec l’aide de son employeur, le Metro de Sainte-Anne-de-la-Pérade, elle arrive à récupérer de grandes quantités de nourriture qui, autrement, auraient terminé à la poubelle.
«Si on arrive à faire tout ça, c’est grâce à Michel Lemay, le directeur du magasin, qui croit en cette cause, dit-elle d’emblée. J’ai commencé chez Metro en 2019. Peu de temps après mon arrivée, Michel est venu me voir pour que je m’occupe des commandes en lien avec l’application FoodHero, qui permet d’acheter, à rabais, des denrées qui sont sur le point d’être périmées ou qu’on ne peut plus vendre en magasin.»
«Comme l’application n’était pas très connue, on n’avait pas beaucoup de commandes et on en venait à jeter de la nourriture, poursuit cette dernière. Je n’aimais pas ça. On faisait des efforts pour sauver la nourriture, mais on finissait quand même par la jeter. J’ai demandé à Michel si on pouvait trouver une autre façon de faire pour éviter le gaspillage. J’avais en tête de donner la nourriture plutôt que de la vendre à bas prix.»
Avec l’accord de son patron, Chantale a entamé des démarches. Elle a d’abord pensé à Moisson Mauricie/Centre-du-Québec, mais cette option a dû être mise de côté puisque l’organisme ne pouvait pas se déplacer jusqu’à Sainte-Anne-de-la-Pérade plusieurs fois par semaine. «On n’a pas assez de place pour entreposer la nourriture invendue pendant plusieurs jours», précise Chantale.
Un heureux hasard
Ses recherches l’ont finalement menée au centre communautaire de la municipalité. Heureux hasard, au même moment, on venait d’y installer un frigo-partage où les gens sont invités à y laisser et y prendre de la nourriture.
«Tous les jours, en finissant chez Metro, je remplis un sac et je vais mettre ça dans le frigo-partage, indique Chantale. Principalement, ce sont des produits de boulangerie, mais il y a aussi des fruits et légumes. Ça varie un peu d’une fois à l’autre. La seule chose qu’on ne peut pas mettre pour l’instant, pour des raisons légales et sanitaires, ce sont les produits qui contiennent des protéines. Il nous faudrait, entre autres, un camion réfrigéré, mais comme c’est moi qui fais ça bénévolement avec ma voiture, on ne peut pas.»
Tout de même, son implication permet de sauver beaucoup de denrées. Celles-ci sont d’ailleurs appréciées et attendues. «Le frigo se vide tellement vite, confirme Chantale. Parfois, j’ai de la misère à fermer la porte tellement il est plein et le lendemain, il n’y a plus rien. C’est génial. Je suis contente de voir que ça répond à un besoin.»
«Je ne veux pas savoir qui y va ni s’il y en a qui ambitionnent, ajoute-t-elle. Ce que je veux, c’est que ça se mange. Tout ce travail, c’est dans le but d’éviter le gaspillage alimentaire, alors je veux que ça se mange. On ne fait pas ça pour bien paraître, on fait ça parce qu’on ne veut pas jeter de la nourriture.»
Un projet qui fait des petits
De fil en aiguille, le projet né chez Metro a fait jaser, si bien que d’autres commerces ont emboîté le pas. Entre autres, une pizzéria contribue également à garnir le frigo-partage.
«Ç’a encouragé d’autres gens de la municipalité à donner plus, remarque Chantale. Les gens s’impliquent beaucoup et le service s’est fait connaître. On a une belle communauté. On a beaucoup de familles à Sainte-Anne, alors tant mieux si ça peut aider des parents. Je suis moi-même mère de trois enfants, je sais ce que c’est.»
Pour son implication dans sa communauté, Chantale a reçu dernièrement, non pas un, mais deux prix. Inscrite par une concitoyenne, elle a remporté un concours avec FoodHero. À peine un mois plus tard, elle recevait les honneurs dans le cadre du Gala Top Personnalités Metro.
Lors de la soirée de remise de prix, le 26 novembre dernier, elle faisait partie des trois finalistes sur plus de 120 personnes inscrites. «C’est une belle reconnaissance, je me suis sentie appréciée. C’est une belle tape dans le dos», conclut la Péradienne.