Faire pousser des entreprises agricoles
SAINTE-ANNE-DE-LA-PÉRADE. La MRC des Chenaux met en place cette année un tout nouveau projet ayant pour but de promouvoir l’agriculture et de stimuler l’économie locale. Il s’agit d’un incubateur agroalimentaire, qui aura pour mission de favoriser l’établissement d’entreprises agricoles maraîchères biologiques dans la région.
Le projet «Les Terres du possible» contribuera à la réussite de jeunes entrepreneurs en leur offrant un lieu clé en main pour démarrer de leur entreprise. Ce tremplin agricole biologique est établi à Sainte-Anne-de-la-Pérade grâce à la participation de Paul Lavoie et Suzanne Allaire, qui ont accepté de louer des parcelles de terre pour le projet.
Concrètement, les jeunes entrepreneurs pourront développer leur clientèle, un réseau de contacts, un historique financier et acquérir de l’expérience en gestion d’entreprise agricole, le tout en minimisant les risques d’endettement lors des premières années.
De plus, ils pourront louer un lopin de terre certifié bio et utiliser des infrastructures communes telles qu’une serre chauffée, un espace de rangement, un système d’irrigation et une chambre froide. Il sera même possible d’y faire de petits élevages ne nécessitant pas de grandes surfaces, comme la volaille ou les lapins.
«C’est un projet porteur pour notre territoire qui est à 97 % agricole, spécifie le préfet de la MRC des Chenaux, Gérard Bruneau. On a toujours eu cette volonté, à la MRC, de promouvoir l’agriculture et d’aider les agriculteurs. C’est notre réalité, c’est dans notre ADN. L’incubateur nous permettra d’attirer de jeunes familles, d’acheter local et créer de l’emploi chez nous. Ça nous permettra aussi de diversifier notre offre agroalimentaire.»
«C’est un projet très intéressant pour les jeunes qui ne veulent pas acheter de grosses terres qui valent des millions, renchérit ce dernier. L’incubateur est parfait pour apprendre et faire des essais sans s’endetter. Je pense que c’est une façon de faire qui va intéresser beaucoup de jeunes qui aimeraient faire carrière en agriculture. Toute l’aide qui leur sera apportée, c’est aussi d’une grande valeur. Ils seront ensuite bien mieux outillés pour voler de leurs propres ailes.»
Les participants seront accompagnés pas à pas, notamment pour choisir une terre au terme de leur projet en essai. Les nouveaux producteurs pourront profiter de la force du réseau, entre autres, par l’échange de données entre entrepreneurs. Ils pourront aussi s’appuyer sur les conseils de gens déjà établis dans le domaine.
Un engouement ressenti
Un maximum de huit projets sera retenu d’ici 2023. Chacun d’eux devra être mené à terme dans un horizon de deux à quatre ans.
«Étant donné la crise sanitaire, on a fait un recrutement uniquement virtuel cette année. On aurait aimé recruter en personne dans les écoles, mais ce n’était pas possible. Malgré tout, on a reçu beaucoup de demandes et de questions. L’engouement était marqué. On a rejoint des gens de l’extérieur de la région. C’est de bon augure pour les années à venir», soutient Émilie Gendron, coordonnatrice du projet.
Pour 2021, deux projets maraîchers ont été sélectionnés. Les entrepreneurs sont tous deux des gens de la MRC des Chenaux et ils sont présentement à élaborer leur plan de culture en fonction des analyses de sol.