Un mois de septembre inédit à Saint-Tite
FESTIVITÉS. Alors que Saint-Tite entre dans un mois de septembre jamais vu en 53 ans, L’Hebdo s’est intéressé à l’impact économique de l’annulation du festival sur les finances de la municipalité.
L’apport du Festival Western dans les coffres de la Ville n’est pas anodin même si elle n’est pas là pour faire de l’argent assure Annie Pronovost. «Le but, c’est de trouver l’équilibre entre les sous qui entrent et ceux qui sortent, explique la mairesse. En fin de compte, on est surtout content d’avoir ça dans nos murs.»
À 600$ l’unité, les quelque 700 permis que la Ville accorde aux marchands pour les autoriser à tenir un kiosque lui rapportent environ 430 000$. «Au total, les recettes associées au festival représentent environ une entrée de 600 000$ pour la municipalité», détaille Michel Champagne, directeur général de Ville de Saint-Tite. Tenant compte du budget de près de 7 millions$ de la municipalité, c’est donc environ 9% de ses revenus qui sont associés au festival.
Mais les dépenses sont presque aussi importantes se presse-t-il d’ajouter. «En 2019, ce sont 550 000$ que la Ville a dû investir, principalement pour les services de sécurité et le nettoyage des rues», précise le directeur général.
Ironiquement, alors que le Festival Western fait l’impasse sur sa 53e édition en 2020, la Ville avait pour la première fois de son histoire l’an dernier passer au tamis tous les revenus et dépenses associés à l’événement.
«C’est une œuvre qui avait été débutée sous les précédentes administrations, mais qui n’avait jamais été terminée, explique Michel Champagne. Cela a été un travail rigoureux avec les élus pour qu’on s’entende sur ce qui est une dépense et ce qui est un revenu. Maintenant, on a une position claire qu’on peut facilement défendre si des questions nous sont posées par la population.»
L’exercice a été mené en partenariat avec la direction du Festival Western mentionne Annie Pronovost. «On fait déjà beaucoup de choses ensemble», souligne la mairesse en citant en exemple la location de toilettes et de clôtures qui est gérée par le Festival, permettant ainsi à la Ville d’économiser sur le volume. «Et avec un document précis comme nous avons présentement en mains, on peut encore améliorer cette relation d’affaires», assure-t-elle.
Pas d’aide financière directe
Contrairement par exemple à Shawinigan qui accorde annuellement une subvention de 500 000$ à la Cité de l’énergie, la Ville de Saint-Tite ne signe aucun chèque à l’organisation du Festival Western. «Nous, on est plus dans le prêt de terrains ou d’échange de services, explique Michel Champagne. Par exemple, on loue l’aréna et sa devanture pour 25 000$. Pour n’importe quelle autre organisation, tu peux imaginer le prix que ça serait pour dix jours?».
Si l’annulation de la 53e édition ne causera donc pas de trou dans les finances de la Ville, il n’en sera pas de même pour les commerçants et particuliers. «Il y a plusieurs marchands qui faisaient leur année pendant le festival. Ça va être pénible cette fois-ci», prévoit la mairesse qui souligne que la municipalité a accepté de retarder sans pénalités le paiement des taxes. «C’est la même chose pour les résidents. Plusieurs d’entre eux louaient une partie de leur terrain et avec l’argent, ils rénovaient leur maison. Ça faisait tourner l’économie locale», termine-t-elle.