Séjour dans les années 1800
SAINTE-ANNE-DE-LA-PÉRADE. Arrivés tout droit de Sept-Îles, Brigitte et Christian Mercier ont acquis récemment l’Auberge du Manoir Dauth à Sainte-Anne-de-la-Pérade, une propriété construite il y a près de 200 ans. Amoureux d’histoire et d’antiquités, ils ont complètement redécoré l’endroit, redonnant ainsi à la demeure son cachet d’antan et proposant à leurs invités un véritable retour dans le temps.
«Ça fait 36 ans qu’on est ensemble et ça fait 30 ans qu’on parle d’avoir une auberge parce qu’on aime beaucoup les gens et on aime faire à manger, raconte Brigitte. L’an dernier, on a fait le tour du Québec pour visiter une douzaine d’établissements en huit mois. On est allé, entre autres, à La Malbaie, Baie-Saint-Paul, Magog et l’île d’Orléans.»
Mais c’est à Sainte-Anne-de-la-Pérade que le couple a trouvé la perle rare qu’il cherchait. «Quand on est arrivé ici, on a eu un véritable coup de cœur, confie Brigitte. Il y a beaucoup d’établissements qui sont en décrépitude ou que les anciens propriétaires ont dénaturés. Ici, la bâtisse a été bien entretenue et elle a gardé son cachet ancestral. C’est très rare.»
La première visite des Mercier à Sainte-Anne-de-la-Pérade remonte en 2018, un peu avant les Fêtes. Et le 15 mai dernier, une visite chez le notaire faisait d’eux les nouveaux propriétaires du manoir.
«On a commencé à opérer quasiment tout de suite. On avait même commencé à acheter des meubles avant de passer chez le notaire. On a été téméraire un peu», mentionne Brigitte en riant.
Téméraires, peut-être, mais assurément enthousiastes. Le couple avait déjà 1001 idées en tête pour que le manoir soit meublé et décoré comme il se faisait autrefois, à l’époque de sa construction.
«On a fouillé sur les réseaux sociaux pour dénicher des meubles et des accessoires, indique Brigitte. On en avait aussi beaucoup chez nous puisqu’on est des adeptes d’antiquités. Dans la chambre Marguerite, le mobilier date de 1842 et dans La Gaspar, il y a une chaise berçante qui date de 1820.»
De plus, les Mercier ont aménagé une terrasse extérieure et un belvédère éclairé au pavillon hôtelier que l’on retrouve sur le site. «Notre but, c’est que les gens se sentent bien chez nous et qu’ils aient envie de rester plus longtemps à Sainte-Anne», mentionne Christian.
Ancestral… de la chambre à la table
En plus d’avoir fait les travaux intérieurs et extérieurs, le couple met aussi la main à la pâte en cuisine.
«Tout est fait maison, précise Christian. Les repas, les confitures, les yogourts, on fait tout nous-mêmes. Et si on ne prépare pas, on met de l’avant les produits locaux comme les fromages du Baluchon. On offre à nos invités des mets ancestraux comme notre gruau qu’on cuit pendant 1h30 et qui contient trois sortes d’avoine.»
Par ailleurs, une attention particulière est accordée en cuisine pour éviter le gaspillage alimentaire. Les propriétaires ont aussi mis en place plusieurs mesures écologiques comme l’élimination des bouteilles de plastique et l’utilisation de produits ménagers non nocifs pour l’environnement.
Un brin d’histoire
Le manoir Dauth a été construit en 1842 par François Dauth. Les fondations de cette maison reposent sur les ruines du manoir de Jean Lemoyne, Seigneur de la Seigneurie Sainte-Marie au temps de la Nouvelle-France. La famille Dauth a été propriétaire des lieux pendant plus de 125 ans. Au début du 20e siècle, la résidence est devenue celle du maire Auguste Baribeau.
Le manoir Dauth a ouvert ses portes comme auberge en 1995 grâce à un travail colossal de restauration effectué par Yvan Turgeon et son épouse. Le couple a fait construire, en 2002, un pavillon hôtelier sur le site. Celui-ci compte huit chambres alors qu’on en retrouve cinq au manoir.