Comment il a survécu au cancer
TÉMOIGNAGE. À 18 ans seulement, Alexis Matteau a déjà deux cancers derrière lui, combattus avec détermination et résilience. Aujourd’hui, il porte un message d’espoir pour tous ceux qui, comme lui, auront à mener un combat pour la vie.
Alexis avait à peine deux ans la première fois qu’on lui a diagnostiqué un cancer, un neuroblastome au stade 3.
«Je n’ai pas de souvenirs, car j’étais trop jeune, mais j’avais une tumeur qui prenait presque toute la place de mon abdomen», explique le jeune homme de Grand-Mère.
Même avec des chances de survie limitées vu son très jeune âge et l’importance de sa tumeur, il a subi des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie et a vaincu le cancer.
Une vie mise sur pause
À l’âge de 12 ans, le couperet est tombé sur lui une seconde fois: un autre neuroblastome, de stade 4 cette fois.
«On ne considère pas ça comme une récidive quand c’est dix ans plus tard, mais j’ai quand même eu le même type de cancer.»
À partir de ce jour et pour l’année qui allait suivre, sa vie et celle de toute sa famille allaient être chamboulées. «C’est parti des glandes surrénales et ça s’est métastasé. J’en avais partout.»
Il n’avait pas terminé son année scolaire quand sa vie a été mise sur pause.
«J’étais en secondaire 1, se souvient-il. En raison de la gravité de mon cancer, il n’y avait aucune chance que je puisse finir mon année scolaire. J’avais commencé mes traitements avant même que ma classe apprenne que j’avais un cancer.»
Alexis a pu être opéré, mais il a d’abord fallu le faire passer par de lourds traitements de chimiothérapie, de radiothérapie et d’immunothérapie avant de pouvoir enlever la tumeur.
Son deuxième secondaire a donc été fait à domicile, en accéléré, pour qu’il puisse recevoir ses soins. C’est que pendant ses traitements, sa famille et lui devaient jongler avec des horaires particuliers. Ils devaient, par exemple, alterner une semaine à l’hôpital et une semaine à la maison pendant la chimiothérapie, ou encore faire l’aller-retour à Québec tous les matins pendant un mois pour recevoir des traitements de radiothérapie.
«La douleur était vraiment intense»
D’ailleurs, il raconte avec une maturité impressionnante la façon dont il a passé à travers ces traitements intensifs, comment il a survécu au cancer.
«La chimiothérapie a été très dure pour moi, car ça me mettait à terre complètement. Surtout avec toutes les conséquences qui venaient avec, les nausées, les faiblesses, c’était très dur, explique-t-il. La radiothérapie, c’était moins difficile. La plus grosse conséquence que j’avais, c’était une grosse brûlure sur mon abdomen à cause des radiations avec lesquelles on me bombardait.»
Les traitements d’immunothérapie ont été particulièrement douloureux pour Alexis.
«La douleur était vraiment intense. C’était ce qui était le plus douloureux, se rappelle-t-il. Ils me donnaient parfois la dose de morphine maximale avant que je tombe dans un coma, mais j’avais toujours très mal.»
«C’est un moment intense, mais ça fait partie du processus», ajoute-t-il sereinement.
D’ailleurs, l’immunothérapie est un traitement qui n’existait pas au moment de son premier cancer, dix ans plus tôt. Comme quoi les avancées technologiques dans le milieu médical peuvent faire la différence.
Garder le moral, la clé
Une fois les traitements terminés, Alexis est retourné à l’école quelques jours à la fin de son secondaire 2, retrouver ses amis et reprendre un rythme de vie d’adolescent.
«À mon retour, j’étais un peu perdu, car je venais de passer un an dans un hôpital, raconte le jeune homme. Je me suis peu à peu réhabitué. J’ai recommencé à faire des activités parascolaires, à voir mes amis un peu plus, à refaire du vélo.»
Aujourd’hui âgé de 18 ans, Alexis Matteau est un jeune homme sportif, ambitieux et jovial. Finissant en Sciences de la nature au Collège Shawinigan, il veut poursuivre à l’université en physique et informatique. Il aimerait devenir physicien et rêve même de travailler un jour pour la NASA.
«Aujourd’hui, je peux faire ce que je veux, c’est comme si je n’avais rien eu dans le ventre, exprime-t-il. Je me tiens en forme et je fonctionne très bien au quotidien. Je ne me sens pas du tout en déficit vis-à-vis les autres jeunes comme moi qui n’ont pas eu de cancer.»
Marcher pour porter un message d’espoir
Le samedi 2 mars, Alexis marchera au Relais pour la vie de Hérouxville à titre de combattant d’honneur. Il assurera ce rôle avec Anthony Noël-Verville, un autre jeune au parcours impressionnant.
«Après mon cancer, je me suis dit que J’ai une vie à vivre. Il faut que je la vive à fond et que je rattrape le retard. Il faut que je me pousse, que je montre que je suis capable.»
Dans les dernières années, Alexis a marché au Relais pour la vie de Shawinigan en portant un chandail jaune (combattants). Quand on lui a proposé d’être porte-parole du Relais pour la vie de Hérouxville, il a sauté sur l’occasion.
«Mes blessures mentales sont complètement guéries. Aujourd’hui, je le prends très bien d’avoir vécu tout ça et je suis heureux de partager mon expérience pour que d’autres enfants comme moi qui peut-être vont avoir ce genre de malchance puissent garder la tête haute et ne jamais baisser les bras.»
«Il n’y a rien qui est impossible, ajoute-t-il. Gardez la tête haute, même si votre cas semble désespéré, ayez foi en la technologie et en vous-même!»
Le 9e Relais pour la vie de Hérouxville se déroulera le samedi 2 mars de midi à minuit sur le site du Camp Val Notre-Dame. Info: www.relaispourlavie.ca.