Des citoyens rêvent d’une piste multifonctionnelle sur un tronçon ferroviaire inexploité

MÉKINAC/DES CHENAUX. Un tronçon ferroviaire de 48 kilomètres reliant Saint-Marc-des-Carrières à Hervey-Jonction, en passant notamment par Saint-Stanislas, Saint-Prosper et Saint-Adelphe, a cessé ses activités en 2018. Des citoyens souhaiteraient voir cette emprise être cédée aux municipalités et MRC pour y développer un sentier récréotouristique.

Cette idée a été lancée du côté de Saint-Casimir où un groupe de citoyens a commencé à se mobiliser autour de la création d’une piste multifonctionnelle Corridor Batiscanie.

« La région est quand même choyée pour tout ce qui est motorisé. Il y a beaucoup de pistes de VTT et de motoneige, mais tout ce qui est en lien avec le transport non motorisé, qu’il s’agisse de marche, de raquette, de vélo, de ski de fond, il n’y a rien ou très peu de choses, souligne Sami Jalbert. Il y aurait aussi une belle occasion d’y connecter la véloroute portneuvoise et d’autres routes. »

Le faible dénivelé de 3 à 4% de ce tronçon représente un atout intéressant. « Ça rend le circuit très accessible pour tous », note-t-il.

L’emprise est également un peu préaménagée, fait-il remarquer, de sorte qu’une fois les rails retirés, il resterait simplement à baliser la piste et à y prévoir des points d’eau potable et, pourquoi pas, des bornes de recharge pour vélos à assistance électrique. 

Une rencontre d’information sur le projet aura lieu au Centre ADF Diesel de Saint-Stanislas de 18h à 20h. Ce sera l’occasion de partager des idées en lien avec ce projet et à recueillir le nom de personnes intéressées à collaborer au groupe de travail qui sera formé.

« À Saint-Casimir, il y a des gens font de la course, de la marche et du ski de fond qui ont vu passé l’idée et qui ont voulu se mobiliser. On est à l’extrême est du parcours. On voulait venir parler du projet pour voir si des gens des MRC des Chenaux et Mékinac ou des entités pourraient être intéressés à travailler de concert avec nous pour, éventuellement, réaliser le projet », précise Sami Jalbert.

Pour l’instant, l’idée n’est encore qu’au stade de l’idée. Plusieurs étapes seraient à franchir avant d’en faire un projet plus concret.

Par exemple, même si le CN a affirmé qu’il n’y aurait plus de transport de sa part sur cette emprise, selon la loi, il n’y a pas de date d’échéance à cette situation. La compagnie pourrait décider de conserver l’emprise sans l’exploiter.

« On peut s’attendre que si ce tronçon ne sert à rien, l’entreprise voudra s’en départir. Des ponts devront être entretenus et le CN a des responsabilités par rapport à ces infrastructures », mentionne Sami Jalbert.

Par contre, si la compagnie veut s’en départir et cherche à passé le tracé à une autre compagnie ferroviaire, des délais plus courts sont à respecter. Si le tronçon ne trouve pas preneur dans les délais requis, le CN devrait le céder au gouvernement.

« Dans un tel cas, le gouvernement pourrait céder l’emprise par le biais d’un bail emphytéotique à un organisme à but non lucratif (OBNL) qui aurait la tâche d’administrer la revalorisation du tracé. L’objectif serait donc de former une OBNL qui serait prête à se présenter au gouvernement pour dire qu’on peut mettre en œuvre le projet. On travaille en amont en ce sens », conclut-il.