Mékinac reporte l’adoption de son RCI et interpelle Hydro-Québec

Le Conseil des maires de la MRC de Mékinac convoque une séance extraordinaire le mercredi 10 juillet à 9 h pour adopter le règlement de contrôle intérimaire relatif à l’implantation d’éoliennes sur son territoire qui devait être entériné mercredi soir.

L’ordre du jour a été modifié au début de la séance publique. L’adoption prévue a été remplacée par un avis de motion et de dépôt de projet.

« C’est pour que vous puissiez en prendre connaissance », a expliqué la préfète de la MRC, Caroline Clément, ne faisant aucun lien avec la mise en demeure d’un regroupement citoyen (Toujours maîtres chez nous, Collectif Mékinac-Des Chenaux) qui prétend que le RCI contreviendrait à la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme.

Le projet de RCI sera rendu disponible ce jeudi sur le site web de la MRC.

Résolution pour Hydro-Québec et l’Environnement

La MRC de Mékinac a adopté une résolution sur le projet éolien d’envergure en Mauricie. Avec la récente annonce d’Hydro-Québec de reprendre le contrôle du développement éolien sur le territoire québécois, le projet privé de TES tombe entre deux chaises. La résolution vient en quelque sorte corriger la situation en demandant à Hydro-Québec « de fournir un cadre clair au Projet Mauricie de TES Canada » et d’y « jouer un rôle structurant » « en respect du nouveau modèle qu’elle propose de mettre en place  » et « comme elle entend le faire avec les projets éoliens d’envergure dans le cadre de sa nouvelle stratégie ».

La résolution demande aussi au ministère de l’Environnement « de mandater le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement pour qu’il tienne une consultation sur la filière éolienne québécoise, un BAPE générique. »

Un appel d’offres à l’envers?

Durant la période de questions, un citoyen a amené le conseil des maires à dévoiler une démarche extrêmement récente qui en a surpris plus d’un.

« En tant que MRC, pourquoi on ne prend pas le projet pour le faire selon nos conditions et nos possibilités de territoire en accord avec toute la population, à notre avantage, pour notre communauté? On l’aurait, le projet, on ferait l’argent avec le projet. Avez-vous pensé à ça? »

Avec la permission de la préfète, le maire de Sainte-Thècle, Éric Blouin, a révélé que des élus de Mékinac et le préfet de la MRC des Chenaux, Guy Veillette, sont allés rencontrer des hauts dirigeants d’Hydro-Québec mardi afin d’évaluer la possibilité que les MRC prennent en charge l’élaboration du parc éolien pour ensuite vendre l’énergie produite directement à TES pour alimenter son projet d’usine d’hydrogène.

« Hier matin on était en réunion avec le numéro 2 chez Hydro-Québec, Dave Rhéaume. On a cogné à leur porte et on leur a demandé: « Est-ce qu’on peut prendre ça et le revirer sur la tête? Genre, un appel d’offres à l’envers? »

Ce serait une façon de reprendre le contrôle de la production éolienne sur leur territoire pour les élus qui ont été placés devant le fait accompli en novembre quand TES a annoncé son Projet Mauricie.

« On se met avec Des Chenaux et on va s’associer avec les communautés autochtones du coin, comme c’est supposé être fait. C’est préliminaire, on commence à en parler. Ils n’ont pas fermé la porte. On va continuer à discuter. Mais il ne faut pas que vous ayez des attentes: la commande est grosse de même! »

Pour rendre cette idée un peu plus concrète, d’autres acteurs clés du gouvernement du Québec restent à approcher.

« Il faut se rappeler que ce n’est pas Hydro-Québec qui a dit au promoteur: « V’là 150 mégawatts », c’est le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, ça c’est M. Fitzgibbon. L’évolution du processus c’est de rencontrer le ministère avec les gens d’Hydro pour voir s’il n’y a pas une possibilité qu’on change ça de bord. »

M. Blouin demeure prudent quand à la faisabilité économique d’un tel projet, dont on peut comparer la structure avec celui de la centrale hydroélectrique de Saint-Narcisse, dans un contexte de recherche de sources alternatives d’énergie.

Comité de travail

La préfète a également annoncé la constitution d’un comité de travail sur les énergies renouvelables. Ce comité de suivi est composé du directeur du service d’aménagement du territoire, Louis Filteau, de la directrice générale, Nathalie Groleau, du maire de Saint-Adelphe, Paul Labranche, de la mairesse de Saint-Tite, Annie Pronovost, du maire de Sainte-Thècle, Éric Blouin, du préfet suppléant et maire de Notre-Dame-de-Montauban, Marcel Picard et de la préfète et mairesse de Grandes-Piles, Caroline Clément.

« C’est pour trouver les meilleures façons de communiquer ensemble, a assuré Mme Clément. Présentement on reçoit des téléphones ou des courriels chacun dans nos territoires. L’idée c’est d’avoir un point central où l’information va se rendre et ensuite va être redistribuée à chacune des municipalités. »

À la question d’un résident, Mme Clément a plus tard répondu qu’elle n’était pas fermée à inclure des citoyens dans le comité de travail.