Projet de relance de la centrale de Saint-Narcisse: « Un partenariat historique »
SAINT-NARCISSE. Le maire de Saint-Narcisse et préfet de la MRC des Chenaux, Guy Veillette, se sentait libéré d’un poids sur les épaules lors de l’annonce de la mise sur pied de la société en commandite Énergie communautaire de la rivière Batiscan dans le cadre du projet de relance de la centrale de Saint-Narcisse.
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« C’est une première étape. On est loin d’avoir réalisé ce projet, mais on a créé le véhicule qui nous permettra de déposer une proposition formelle à Hydro-Québec. Pour moi, c’est important », indique M. Veillette.
Il faut dire que le maire se bat depuis plusieurs années pour que la centrale de la municipalité puisse être relancée. À l’été 2021, il confiait à L’Hebdo Mékinac/des Chenaux son désir d’explorer des scénarios alternatifs au démantèlement de la centrale, notamment celui où la Municipalité se porterait acquéreur des installations pour produire son électricité, ce que la société d’État avait refusé.
Construit il y a près d’un siècle, le barrage est en dormance depuis 2018 en raison de son état de désuétude. Hydro-Québec estimait alors que le coût des travaux pour le mettre à niveau s’élèverait à 180 M$, comparativement à 30 M$ pour le démanteler.
« Au conseil municipal, on s’est mis à rêver d’une centrale communautaire, rappelle-t-il. On a consulté plusieurs personnes dans le processus. Avec le nouveau plan stratégique d’Hydro-Québec proposé par Sophie Brochu à l’automne 2022, il est devenu attrayant pour de nombreuses entreprises de s’associer à un projet de mini-centrale comme le nôtre. On a pris le temps de les écouter. On a fait le choix de partenaires qui rejoignent nos valeurs et qui possèdent les ressources et l’expertise de ce type de projet. »
L’officialisation d’Énergie communautaire de la rivière Batiscan, dont le but est de mener le projet de relance à terme, et de son conseil d’administration permettra maintenant de passer à de nouvelles étapes dans le projet, comme faire les premières mises de fonds et effectuer l’étude de faisabilité du projet.
« Les discussions sont très prometteuses avec les gens d’Hydro-Québec, affirme Guy Veillette. Ils collaborent comme ils le peuvent et dans la mesure de ce qu’ils peuvent communiquer avec nous. Pour partager des documents, ça prenait une créature vers laquelle se tourner et signer des ententes de confidentialités. C’est ce qu’on vient de faire avec la création de la société en commandite. »
« Évaluer la faisabilité du projet, ce n’est pas simple, poursuit-il. On ne peut pas faire ça sur le coin d’une table après une visite de deux heures. Plusieurs spécialistes devront se déplacer, notamment pour expertiser la quantité de béton à enlever et les travaux à faire. Ça, c’est ce qui est visible, mais il y a aussi plusieurs choses invisibles, dont la conduite forcée qui passe sous la route et qui se rend jusqu’à la centrale. Ça fait longtemps qu’elle n’a pas été vidée et que l’état du rocher dans lequel ça a été creusé n’a pas été vérifié. Quand les spécialistes sont venus visiter l’installation, ils ne sont pas tombés à la renverse quant à l’état des installations, mais il y aura sûrement des surprises, qu’on ne souhaite pas trop nombreuses. »
Le maire de Saint-Narcisse et préfet de la MRC des Chenaux précise par ailleurs que le caractère communautaire du projet devrait jouer en la faveur des partenaires, considérant, par ailleurs, que trois communautés autochtones sont directement impliquées.
« C’est un partenariat historique, lance-t-il. Hydro-Québec nous a dit que c’est du jamais vu de voir trois communautés autochtones différentes impliquées dans un projet de la sorte. Les gens d’Hydro-Québec jubilaient de voir qu’on a pu asseoir autour de la table de gens qui ont des visions différentes sur les revendications territoriales et que tous soient unis dans ce projet économique. »
Les études de faisabilité devraient se poursuivre jusqu’à l’automne. Un plan de développement sera élaboré sou peu afin d’avoir un meilleur aperçu des coûts nécessaires à la réfection de même qu’un échéancier plus précis. Plus de détails seront dévoilés au cours des prochains mois.