Une étape importante franchie pour relancer la centrale de Saint-Narcisse

SAINT-NARCISSE. C’est sous la société en commandite Énergie communautaire de la rivière Batiscan que s’unissent la municipalité de Saint-Narcisse, la MRC des Chenaux, de même que le Conseil des Atikamekw de Wemotaci, la Nation huronne-wendat et Pekuakamiulnuatsh Takuhikan (Première nation des Innus du Lac-Saint-Jean) pour relancer la centrale de Saint-Narcisse.

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C’est cette nouvelle organisation qui sera en charge mener le projet à bon port. La municipalité de Saint-Narcisse détient 30 % des parts de la société en commandite, tandis que la MRC des Chenaux possède 10% des parts. Le Conseil des Atikamekw de Wemotaci, la Nation huronne-wendat et Pekuakamiulnuatsh Takuhikan ont 20 % chacun.

« Plusieurs étapes restent à franchir avant d’espérer une remise en service de la centrale, mais celle d’aujourd’hui nous donne bon espoir d’y parvenir et ainsi favoriser le développement de nos communautés respectives, souligne le maire de Saint-Narcisse et préfet de la MRC des Chenaux, Guy Veillette. On ne pouvait pas réaliser ce projet seul. »

Guy Veillette, maire de Saint-Narcisse et préfet de la MRC des Chenaux. (Photo Marie-Eve Alarie)

Avec cette formule, les retombées générées par les projets reviennent entièrement aux partenaires.

« En générant des retombées tangibles sur le milieu local tant allochtone qu’autochtone, ce projet communautaire démontrera concrètement que la véritable réconciliation avec les Premières Nations passe en grande partie par le développement économique », commente le Grand chef de la Nation huronne-wendat, Rémy Vincent.

Une expertise reconnue

C’est en raison de l’expertise développée depuis plus de 20 ans dans les projets d’énergie communautaire renouvelable que la Première nation des Pekuakamiulnuatsh a été invitée à se joindre au projet. 

Gilbert Dominique, chef de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh (Photo Marie-Eve Alarie)

« Les gens ont vu ce qu’on a pu réaliser avec des partenaires régionaux pour ce type de projet. On a choisi de mettre notre expertise pour des projets collectifs. C’est important pour nous que les projets avec lesquels on collabore soient 100% collectifs et que les retombées restent dans les différents milieux concernés. C’est un modèle intéressant parce qu’il n’y a pas de perte de revenu qui va à l’externe et ce sont les milieux qui gèrent leurs revenus autonomes. Par exemple, chez nous, ça représente entre 5 et 6 millions $ et on décide où on l’investit en fonction de nos priorités », explique Gilbert Dominique, le chef de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh.

La Première nation des Innus du Lac-Saint-Jean a commencé à développer son expertise en la matière au tournant des années 2000 avec la réalisation d’un projet avec Hydro-Québec. « Apprendre, ça coûte cher, lance M. Dominique. Mais après, en 2006, on a invité deux préfets à prendre un café avec nous pour discuter d’un projet. Au lieu de se faire bataille, on a évalué la possibilité de faire front commun pour que le projet énergétique soit 100% collectif. Ça a été le début d’une belle aventure de deux mini-centrales qui génèrent des revenus autonomes pour nous et pour le milieu. »

Développement PEK, un organisme sans but lucratif propriété en totalité de la communauté, fournira les ressources et l’expertise nécessaire à la réalisation d’un tel projet.

La suite des choses

La constitution de la nouvelle société en commandite Énergie communautaire de la rivière Batiscan constitue l’une des premières étapes du projet. Chaque partenaire a nommé des administrateurs non élus pour les représenter au sein de la société. C’est ce conseil d’administration qui prendra les décisions relatives au projet à partir de maintenant.

Hydro-Québec analyse présentement la possibilité de permettre au milieu de remettre en exploitation l’aménagement hydroélectrique de Saint-Narcisse ainsi que les conditions entourant sa remise en exploitation, le cas échéant Une première visite des installations a eu lieu au cours des dernières semaines et les échanges se poursuivent.

« Nous sommes toujours en attente de la refonte de La loi sur Hydro-Québec qui devrait avoir une influence importante sur la suite des démarches, mais on est confiant. On espère que, s’il se réalise, ce projet pourra générer des retombées qui nous permettront d’améliorer les conditions de vie de nos communautés locales et régionales », conclut Guy Veillette.

Un plan de développement sera élaboré sou peu afin d’avoir un meilleur aperçu des coûts nécessaires à la réfection de même qu’un échéancier plus précis. Plus de détails seront dévoilés au cours des prochains mois.