L’UPA Mauricie dénonce « les chiffres trompeurs » de TES Canada

La Fédération de l’UPA de la Mauricie dénonce le très mince effort de TES Canada qui déplace seulement de six à neuf éoliennes en zone blanche tout en affirmant que « 60 % des éoliennes seraient hors des zones cultivées » en dévoilant les cartes préliminaires de déploiement des éoliennes du Projet Mauricie la semaine dernière.

L’UPA Mauricie note qu’au moins 93 % des éoliennes se trouveront tout de même en zone agricole. Les chiffres avancés par TES tiennent compte du fait que certaines infrastructures seront implantées dans des zones qui ne sont pas actuellement en culture. Leur présence limite la capacité de développement des entreprises agricoles selon le syndicat.

« Le promoteur semble jouer sur les mots, a déclaré le président de l’UPA Mauricie, Martin Marcouiller. Il n’a pas changé son approche, mais seulement les termes utilisés. En continuant à présenter des informations de manière à minimiser l’impact perçu, TES Canada tente de masquer la réalité des conséquences sur les terres agricoles de la région. »

L’UPA Mauricie dénonce ces chiffres trompeurs et insiste sur le fait que la quasi-totalité des infrastructures du projet se trouvera en zone agricole. 

« Il est impératif que les décisions concernant ce projet soient prises sur la base d’informations complètes et transparentes et non sur des déclarations qui jouent sur les mots pour détourner l’attention des enjeux. »

Les cartes publiées la semaine dernière par le promoteur n’indiquent pas les emplacements exacts des éoliennes mais seulement des zones constructibles potentielles. 

« Cette confusion ajoute une pression considérable sur les producteurs agricoles puisque même ceux ayant refusé la construction d’une éolienne trouvent quand même leurs terres sur ces cartes. »

Les producteurs perçoivent de plus en plus de la pression psychologique à l’égard de ce sujet. La travailleuse de rang de l’organisme Au cœur des familles agricoles sera encore plus présente sur le terrain pour supporter les producteurs qui vivent mal avec cette pression.

L’UPA Mauricie croit que les cartes publiées à cette étape-ci ont peu de valeur, les modifications au schéma d’aménagement et règlement de contrôle intérimaire qui régiront les règles entourant la construction d’éoliennes n’ayant pas encore été adoptés. M. Marcouiller s’interroge à propos des motivations de TES à sortir ces cartes à ce moment du processus.

« Pourquoi le promoteur veut-il aller aussi vite? Il semble qu’ils cherchent à avancer à toute vitesse sans respecter les étapes réglementaires nécessaires. »

Préoccupée par la menace de perdre une quantité importante de terres fertiles, l’UPA Mauricie a fait connaître publiquement sa position dès novembre dernier en lançant son Manifeste pour la protection des terres agricoles dans les MRC des Chenaux et Mékinac et en organisant un convoi qui avait regroupé quelque 150 producteurs en mars.

L’UPA Mauricie s’en remet aux élus pour que des alternatives soient trouvées afin que le développement économique régional ne se fasse pas « au détriment de la zone agricole ».