Hiver difficile pour le plein air
MAURICIE. Avec le redoux des dernières semaines, de nombreux centres d’activités extérieures ont été forcés de fermer leur porte prématurément dans la région. Ces fermetures étant à l’aube de la semaine de relâche, période lucrative pour plusieurs d’entre eux, la saison 2023-2024 en est une à oublier.
Du côté du centre de ski hors-piste St-Alex-Ski à Saint-Alexis-des-Monts, on se désole des conditions météorologiques déplorables cette saison. « Notre ouverture officielle s’est faite le 12 janvier. On peut dire qu’ensuite, on a eu 3 belles fins de semaine, mais qu’après ça avec la pluie et les gels/dégels, c’est devenu de la croute », relève Pierre Pinsonnault, porte-parole du site.
La montagne Saint-Alex-Ski est un projet qui a vu le jour en 2019 et qui officiellement ouvert ses portes au public l’hiver dernier. Cette deuxième saison officielle pour le centre représente une diminution considérable de l’achalandage en comparaison à la première année d’activité. « Cette année, on évalue la baisse d’achalandage à 75%. C’est sûr que l’hiver passé, on a eu 12-13 belles fins de semaine par rapport à 3-4 cette année, donc ça a un gros impact. Les gens se déplacent moins quand ils sont incertains de l’état de la montagne ».
Bien que l’état actuel de la montagne la rende difficilement skiable, Pierre Pinsonnault mentionne somme toute qu’une tempête dans les prochains jours pourrait permettre de prolonger la saison en offrant de meilleures conditions de glisse.
Difficile pour les motoneigistes
Pour leur part, les motoneigistes ne se sont pas amusés comme ils le voulaient dans les sentiers du Québec cet hiver, alors que la saison s’est étendue sur un peu plus d’un mois, de la mi-janvier à la fin de février. La secrétaire du Club de motoneige de la Mauricie, Chantal Gélinas, qualifie d’ailleurs la dernière saison de « très particulière ».
Les opérateurs ont notamment dû être ingénieux afin de conserver les sentiers en bon état. « Je lève mon chapeau aux opérateurs qui ont fait des petits miracles en poussant la neige sur 7 semaines. Nos sentiers étaient quand même potables, c’est la saison qui a été écourtée », exprime Mme Gélinas.
Cela dit, on reconnaît un peu de positif dans cette saison difficile puisqu’en raison de la faible quantité de neige, les motoneigistes qui allaient hors sentier sur des terres privées ne pouvaient pas le faire cette année. « Chose certaine, on n’aura pas à se battre pour nos droits de passage pour l’an prochain », conclut-elle avec humour.
Pas optimal au parc national de la Mauricie
Au parc national de la Mauricie, la neige est encore présente en forêt, mais les conditions pour y pratiquer le ski de fond ne sont pas optimales comme l’explique Jean-Marc Poulin, président du Club Skimau. « On a encore quelques skieurs dans le sentier, mais avec les températures qu’on a eues, la neige est molle et c’est un peu comme de la boue, c’est difficile d’avancer là-dedans ».
Une dernière compétition est au programme cette saison avec la Course du printemps prévue le 23 mars. « Pour le moment, je ne peux pas dire si ça aura lieu ou non. Si les températures refroidissent et qu’on a une bonne bordée de neige, c’est bien possible que les gens se remettent au ski, mais pour le moment certain de nos membres les aient remisés et aient sorti leur vélo ou leurs espadrilles », raconte Jean-Marc Poulin.
Comptant 167 membres cette année, le Club Skimau s’adresse autant aux amateurs de ski de fond récréatif qu’aux compétiteurs. Leur camp de base est au parc national de la Mauricie, mais certains de ses athlètes de haut niveau participent compétitionnent sur le circuit provincial. « Il y a de la compétition, mais il y a surtout un élément social très présent parmi nos membres. Il y a beaucoup de sourires qui s’affichent. J’aime ça dire que les gens se font sécher les dents chez nous », termine le président du Club Skimau.
Du jamais vu pour les sports sur glace
Même déception du côté de la pêche sur glace. Alors que le début de saison s’était opéré tardivement en janvier, voilà que les propriétaires du Centre de pêche la Pécheresse de Yamachiche ont été forcés de mettre fin à la saison le 26 février dernier.
On se souviendra aussi qu’à Sainte-Anne-de-la-Pérade, la saison écourtée de pêche aux petits poissons des chenaux a nécessité deux fois plus d’efforts pour la moitié des résultats. « C’est une demi-saison qu’on a faite, commentait le porte-parole de l’Association des pourvoyeurs, Steve Massicotte, au terme de la saison de pêche. On a commencé autour du 19 janvier avec la pleine capacité. Donc, pour nous, c’est environ trois millions de retombées économiques au lieu de six millions. La température n’a vraiment pas aidé. On s’est cru au printemps quasiment jusqu’à la fin. Ç’a été une année pas mal dans le top 3 des plus désastreuses de notre histoire. On espère que les prochaines années vont être meilleures. »
(En collaboration avec Bernard Lepage et Patrick Vaillancourt)