La Microbrasserie Le Presbytère récolte un prix au Salon Fourchette Bleue
SAINT-STANISLAS. La Microbrasserie Le Presbytère a reçu le prix Mise en valeur des produits marins du Québec lors de la troisième édition du Salon Fourchette Bleue, qui se déroulait du 19 au 22 février.
Fondé en 2009 par Exploramer, Fourchette bleue est un programme qui vise la saine gestion et la valorisation des espèces marines du Saint-Laurent méconnues et sous-exploitées auprès des consommateurs, des restaurateurs, des poissonneries et des épiceries du Québec dans une perspective de développement durable et de protection de la biodiversité.
La microbrasserie de Saint-Stanislas a été, en 2022, le premier établissement certifié Fourchette Bleue en Mauricie. Le lieu est reconnu dans la région pour la mise en valeur des produits du Québec dans son menu, mais aussi dans les bières artisanales qui y sont servies.
« Ce prix est d’autant plus significatif pour nous considérant les démarches à entreprendre au niveau de l’approvisionnement pour un établissement situé en région éloignée des lieux de la pêche, souligne Isabelle Dupuis, cheffe-copropriétaire de la Microbrasserie Le Presbytère. Ma mère était native de l’Isle-aux-Coudres et j’ai été élevée à manger du poisson. Ça fait partie de mon ADN et c’est important pour moi d’offrir les poissons et les fruits de mer du Québec à ma clientèle. »
La cheffe propose à sa table des produits tels que le loup-marin, les pétoncles et les oursins du Québec plutôt que des produits d’importation. Invitée à présenter une conférence sur l’utilisation de la truffe des Appalaches en cuisine lors de Montréal en Lumière, elle a profité de l’événement pour intégrer les buccins du Québec en dégustation dans ses bouchées.
« J’aime arriver avec des produits du Québec que les gens ne connaissent pas, comme le concombre de mer. Ce n’est pas toujours facile au niveau de l’approvisionnement en produits marins du Québec vu qu’on est dans les terres », souligne Isabelle Dupuis.
« Pour la distribution des produits marins, c’est de plus en plus compliqué, car les grossistes manquent d’employés. Ce n’est pas notre cas, mais on a entendu des histoires où les grossistes arrêtaient de se rendre dans des établissements, car le détour que ça représentait ne valait pas assez pour la valeur d’achat. On délaisse d’ailleurs de plus ne plus les gros distributeurs pour faire affaire avec les petits producteurs. »
Elle constate également que les gens sont de plus en plus curieux à essayer de nouveaux produits. « On a gagné la confiance de la clientèle et on a la chance d’avoir un clientèle ouverte à essayer. Notre menu découverte est intéressant pour ça, car ça permet de goûter à certains produits en petites portions plutôt qu’en plat principal. Ça peut être moins intimidant d’essayer quelque chose qu’on ne connaît pas, comme le loup marin. »
Francis Boisvert, propriétaire-brasseur, indique que, malgré les difficultés présentes dans le domaine de la restauration, 2023 a été une très belle année pour eux.
« Notre implication à promouvoir les ingrédients d’ici nous a permis de faire partie des trois derniers finalistes du prestigieux concours Restaurateur Aliments du Québec au menu et d’être aussi en nomination au Gala Reconnaissance de l’Association des microbrasseries du Québec. Remporter le prix Fourchette Bleue est une grande fierté et une belle reconnaissance de notre travail. »
Du sébaste québécois au menu?
Avec la levée du moratoire sur la pêche du sébaste au Québec, un prédateur de la crevette nordique, l’arrivée prochaine de ce poisson au menu de la microbrasserie Le Presbytère est à surveiller.
« Quand l’humain se met de la partie pour sauver l’écosystème, ça fait parfois plus de mal. Le sébaste raffole de la crevette nordique! Le moratoire sur la pêche au sébaste a aussi eu l’effet de faire diminuer la quantité de crevettes nordiques », note la cheffe-propriétaire.
« Le sébaste n’est pas comme un flétan, mais il y a des façons de le présenter pour le rendre gastronomique. Ce n’est pas un poisson si dispendieux non plus. Par exemple, juste en filet, ça pourrait être en menu du jour », conclut Isabelle Dupuis.