Secteur public: des primes prolongées jusqu’à la mi-octobre
MONTRÉAL — Les primes que touchent des milliers de travailleurs du secteur public, qui devaient prendre fin le 30 septembre, seront prolongées jusqu’à la mi-octobre.
Ces primes concernent des psychologues, du personnel infirmier, des ouvriers spécialisés, des secrétaires médicales, ainsi que ceux qui travaillent auprès des personnes en CHSLD, par exemple. Elles peuvent représenter des milliers de dollars pour les travailleurs concernés.
Dans certains cas, ces primes devaient prendre fin le 31 mars dernier, en même temps que l’échéance des conventions collectives, et avaient déjà été prolongées à deux occasions par le gouvernement du Québec, a expliqué la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.
L’échéance du 30 septembre approche et les syndicats demandent à ce que ces primes demeurent en vigueur le temps que durent les négociations pour le renouvellement des conventions collectives.
Or lundi, Québec a annoncé que ces primes seraient prolongées jusqu’à la mi-octobre, a rapporté en entrevue le vice-président de la CSN, François Énault, responsable de la négociation du secteur public pour cette centrale syndicale.
Il en est de même pour trois primes que touchent des membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ). La FIQ, qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnelles en soins, ne fait pas partie du front commun.
Dans le cas de la FIQ, il s’agit de trois primes: une de soir de 7,5 %, une prime de nuit de 6 % et une prime de jour de 3,5 %.
Rencontre avec LeBel
C’est dans ce contexte et au surlendemain d’une manifestation qui a réuni plusieurs milliers de personnes, que les dirigeants du front commun, composé de la CSQ, de la CSN, de l’APTS et de la FTQ, ont rencontré lundi la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, et son équipe.
«On a parlé de l’avancement des négociations, comment on peut faire pour créer du mouvement aux tables. Ce qui a été mis sur la table, à savoir les primes qu’on dénonçait qui finissent cette semaine, vont être reconduites pour deux semaines encore. D’ici ce temps-là, on va se reparler et on verra», a relaté M. Énault.
Et l’organisation du travail?
De son côté, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a insisté sur le fait que du côté gouvernemental, on voulait surtout parler d’organisation du travail pour l’instant.
«En ce moment, je pense que le débat que Mme LeBel est en train de faire avec son équipe, c’est de dire: est-ce qu’on peut mettre la question des salaires de côté pour quelques semaines encore? Mais parlons d’organisation du travail. C’est ça qui est le gros débat en ce moment», a résumé le ministre Dubé.
Il a fait valoir que certaines primes sont prolongées «depuis trois ans». La ministre LeBel avait elle aussi dit en entrevue que certaines primes pouvaient devoir être remodelées, mieux ciblées pour atteindre les objectifs souhaités.
«Il faut regarder maintenant la capacité des Québécois de payer sur une base pérenne, c’est-à-dire sur une base permanente», a ajouté le ministre de la Santé et des Services sociaux.
Interrogé sur les propos du ministre Dubé, M. Énault a rappelé la volonté syndicale de voir ces primes reconduites durant la renégociation des conventions collectives. «L’objectif, ce serait ça: ne pas avoir d’épée de Damoclès au-dessus de notre tête tout le temps, à savoir: est-ce qu’on a les primes ou pas les primes? Ça enlèverait un peu de friture sur la ligne.»
Le vice-président de la CSN fait aussi valoir qu’il ne peut pas y avoir de mouvement seulement aux tables sectorielles — où est discutée l’organisation du travail — mais qu’il doit aussi y avoir du mouvement à la table centrale — où sont discutés les salaires et le régime de retraite.
Ces primes représentent aussi un levier de négociation pour le gouvernement, alors que les syndicats du front commun consultent présentement leurs 420 000 membres sur un mandat de grève générale illimitée.