Quand l’émotion guide la création
ART. Raymond Caouette travaille comme artiste peintre depuis plus de 40 ans à Champlain. Il accueillera le public à son atelier dans le cadre de la Tournée arts et terroir les 23 et 24 septembre prochain.
Pour Raymond Caouette, l’inspiration provient d’abord et avant tout d’un ressenti, d’une émotion. « Tu ne peux pas faire autrement que de peindre ta personnalité. Si tu es malheureux, tu ne peindras pas en couleur… Tu ne peux pas peindre ce que tu ne ressens pas ». Ses peintures sont par conséquent le résultat d’une émotion précise qui se transforme en un besoin imminent de créer. « Parfois, je me réveillais en pleine nuit avec une idée de faire quelque chose, disons une série de vaches ou de bœufs ou de soldats. Quand je me levais le matin, il fallait que je le fasse », révèle l’artiste.
« Une fois dans un symposium, une femme aimait mes tableaux, mais elle me dit »dans l’état où je me trouve, je ne peux pas en acheter ». Elle était en dépression. Elle est finalement sortie de l’évènement avec un tableau gris. C’est fort quand même! Peindre c’est pareil, tu peins ce que tu ressens », témoigne-t-il.
« Moi je viens de l’Abitibi, puis l’Abitibi et l’art, en tout cas dans mon temps, c’était ordinaire. L’art n’était pas développé. Dans ce temps-là, je ne peignais pas, mais je dessinais déjà ». Le peintre a ainsi quitté sa région natale pour venir s’établir à Champlain, en Mauricie.
La première rencontre de Raymond Caouette avec la peinture fut via l’artiste trifluvien Normand Boisvert. « Ç’a été le coup de foudre! Je me suis dit, c’est ça que je veux faire, raconte-t-il. La journée même, Normand m’a donné des pots de peinture. Il me dit »essaye-toi ». Le lendemain, je suis arrivé avec un tableau. J’ai commencé là et je n’ai jamais arrêté ».
À travers sa démarche autodidacte, l’artiste explique que ce sont les années de pratique qui lui ont permis de progresser. « J’ai suivi des cours avec Normand pendant 10 ans et je peignais avec lui… J’ai appris vite. Là-dedans, il n’y a pas vraiment de secret ». Aujourd’hui, la passion se transmet de génération en génération, puisque son fils Pier-Olivier Caouette travaille également dans le domaine des arts comme dessinateur. « Il ne marchait même pas et il avait déjà un crayon dans les mains! », affirme Raymond Caouette.
La persévérance
L’artiste de Champlain ne s’en cache pas. Pour vivre de ses tableaux, la détermination et la persévérance doivent être au rendez-vous. Lors de ses débuts, le peintre a parcouru des dizaines de galeries à Montréal avant de parvenir à y faire sa place. Depuis cette époque, Raymond Caouette fut exposé dans de multiples galeries, principalement au Québec et en Ontario. « J’ai été en galerie partout, Baie-Saint-Paul, Montréal, Québec, mais en Ontario, il y a une différence. Je pense que l’art est inculqué aux jeunes rapidement ». Il soulève à ce propos que la majorité de ses ventes d’œuvres sont effectuées en Ontario.
L’artiste reconnait somme toute que le marché de l’art a évolué depuis les quarante dernières années et apparait comme étant plus difficile de nos jours. « Ce n’est plus comme c’était. Dans les années 80, il y avait de bonnes ventes. Aujourd’hui, ça change », relève-t-il. Il n’en demeure pas moins qu’avec la persévérance, Raymond Caouette est parvenu à vivre de son art, de sa passion, depuis plus de quarante ans.
Le public est invité à visiter son atelier la fin de semaine du 23 et 24 septembre dans le cadre de la Tournée arts et terroir.