Exposition Tapiskwan Sipi : souvenir d’un périple artistique
MAURICIE. À l’été 2022, plusieurs artistes professionnels et de la relève participaient à une descente de rabaska sur la rivière Saint-Maurice. Ce périple de cinq jours entre La Tuque et Grandes-Piles est immortalisé dans une exposition présentée au Lieu historique national des Forges du Saint-Maurice jusqu’au 4 septembre.
Ce sont les artistes professionnels Jacques Newashish et Cyndie Lemay, ainsi que les artistes de la relève Wikwasa Newashish Petitquay et Gabriel Mondor qui ont pris part à cette expérience unique dans le cadre de la 10e Biennale nationale de sculpture contemporaine de Trois-Rivières.
Tout au long de leur descente, le groupe réalisait des interventions artistiques aux abords de la rivière Saint-Maurice, aussi appelée Tapiskwan Sipi, la rivière de l’enfilée d’aiguille par les Atikamekw. « Chacun y allait de ses propres créations, puis on faisait des choses ensemble qui donnaient des créations collectives. Quand quelqu’un commençait à créer, tout le monde y allait. C’était tout le temps comme ça », raconte Jacques Newashish.
L’exposition présentée aux Forges du Saint-Maurice retrace l’expédition du groupe d’artistes et certaines œuvres créées en bordure de la rivière.
« Nous avons recréé une installation avec Cyndie. Alors, on a construit quelque chose qui nous rappelle ce voyage-là. Il y a aussi des photos qui accompagnent nos témoignages, puis il y a la vidéo où l’on voit un peu le parcours qu’on a fait. On partage nos émotions à travers ces images-là. »
Les visiteurs sont ainsi amenés à découvrir des photographies, quelques artefacts, des installations et une vidéo qui témoignent de l’expérience vécue des quatre participants lors de ce séjour de créations entre La Tuque et Grandes-Piles.
« C’est un voyage physique parce qu’on est en contact avec la rivière et ce qu’il y a autour, mais le plus gros, c’est le voyage intérieur. Même si on est en groupe, on vit des choses différentes, des émotions différentes, des émerveillements différents. On arrive quand même à partager ces émotions-là ensemble. Je pense que c’est ça qui était le plus beau et le plus important: le voyage intérieur. Oui on a laissé des traces physiques, mais ça a aussi laissé des traces en nous-mêmes », relève Jacques Newashish.
En effet, le périple de cinq jours apparaît comme une expérience intense qui a permis de tisser un lien unique entre les artistes. « On vit quelque chose de fort avec les autres personnes. On devient une famille. Même encore aujourd’hui quand on se voit, ça reste ».
L’idéation du projet a pris initialement forme à l’automne 2021. « J’étais de passage à Trois-Rivières et je suis allé dire bonjour à l’équipe de la Biennale de sculpture contemporaine. L’idée m’est venue assez rapidement, je leur ai lancé ça: ce serait bien qu’on descende la rivière avec plusieurs personnes pour échanger, faire des œuvres tout au long de notre route », explique M. Newashish. C’est à partir de cette prémisse que la décente en rabaska Tapiskwan Sipi, la rivière de l’enfilée d’aiguille fut développée.