La passion de la gastronomie mexicaine de mère en fils

SAINTE-THÈCLE.  Le restaurant de la Mexicaine Doris Maria Caro Rios, le Tacos el sombrero, est bien implanté dans la petite localité de Sainte-Thècle depuis maintenant 10 ans. Âgée de 59 ans, elle entend profiter d’une retraite bien méritée pour voyager. C’est son fils Hugo âgé de 31 ans qui prendra la relève de sa mère et il n’est nullement question de changer le menu du restaurant qui fait sa renommée.

Doris est arrivée au Québec avec ses deux fils jumeaux Hugo et Gerardo alors qu’ils avaient 16 ans. Depuis plus de deux ans, Gerardo est le propriétaire du restaurant mexicain le Mezcal à Trois-Rivières, et c’est maintenant au tour d’Hugo de suivre les pas de sa mère. 

Le choix n’a pas été facile pour Hugo afin de prendre la relève de sa mère puisqu’il était intervenant pour la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) dans le Nord-du-Québec. « Quand je revenais, je voyais que ma mère était fatiguée. Ça fait environ deux ans que je viens souvent aider ma mère au restaurant. Toutes les démarches sont faites pour l’achat du restaurant. Elle en a assez fait et je veux qu’elle en profite. »

Toutes les recettes de Doris proviennent de sa mère et sa grand-mère et il n’est pas question pour Hugo de toucher au menu. « Je suis en formation dans la cuisine avec ma mère depuis plusieurs mois. C’est une vraie Gordon Ramsay », lance-t-il en riant en faisant référence au chef de l’émission Hell’s Kitchen.

« Je suis stricte parce que je ne veux pas que les clients goûtent une différence. Ce que les gens goûtent ici au restaurant, c’est unique au Québec », ajoute Doris.

Pour le jeune entrepreneur, pas question de toucher au menu, mais il détient plusieurs idées pour faire évoluer le restaurant.

Par exemple, les réservations pourront se faire prochainement en ligne, et pas seulement au téléphone. Il dévoilera aussi sous peu une nouvelle image. Et le projet le plus important sera l’amélioration et l’agrandissement de la cuisine.

« Présentement avec la cuisine actuelle, on peut travailler pour 50% du potentiel. Je veux également aller chercher des techniques pour faire de la viande sous vide, ce qui pourra nous faire gagner beaucoup de temps en cuisine. Aussi, je veux faire un menu spécial une fois par mois pour faire découvrir la gastronomie d’un état mexicain différent chaque fois. On sera aussi ouvert sur l’heure du dîner. La cuisine mexicaine est d’ailleurs la seule au monde qui fait partie du patrimoine de l’UNESCO, et ce, depuis 2011 », précise le nouveau propriétaire.

Est-ce que ce rêve de reprendre le restaurant typique de sa mère lui fait peur? « Si un rêve ne te fait pas peur, c’est qu’il n’est pas assez gros. On est ici pour faire honneur à la cuisine mexicaine », répond-il du tac au tac.

« C’est vraiment une belle fierté pour moi de voir mes deux fils suivre mes pas. Jamais je n’aurais pensé en ouvrant le restaurant il y a 10 ans qu’un de mes fils allait le reprendre un jour », conclut Mme Caro Rios.