Les élus de Mékinac sensibilisés à la réalité agricole
HÉROUXVILLE Dans le but de les sensibiliser aux besoins et enjeux des producteurs agricoles, une douzaine d’élus municipaux de la MRC de Mékinac sont montés à bord d’un autobus le 25 octobre nolisé pour une visite de six fermes du territoire.
Pilotée par Hela Chourabi, conseillère en développement agricole et agroalimentaire au Service de développement économique de la MRC, la tournée avait ciblé à dessein des entreprises œuvrant dans différents secteurs : apicole (Ferme Apicole Mékinac), laitier (Ferme Pittet), grandes cultures (Ferme Pierre Thiffault), bovin (Ferme Fraga), maraîcher (Jardins Nature Mauricie) et acéricole (Érablière Mont Sucre)
« C’est une activité qu’on prévoit instaurer sur une base annuelle », a souligné Hela Chourabi, ravie de la curiosité des élus lors des présentations offertes lors de chacun des arrêts. Depuis son arrivée en poste en septembre 2021, la conseillère dit travailler sur plusieurs projets agrotouristiques, ce qui témoigne selon elle de l’effervescence qui anime ce secteur dans la MRC de Mékinac depuis une couple d’années.
À tout seigneur, tout honneur, le premier arrêt de la tournée a eu lieu à la ferme du président de l’UPA Mékinac, Denis Gauthier, propriétaire de la Ferme Apicole Mékinac, à Hérouxville. Après avoir présenté son entreprise, celui-ci en a profité pour réitérer auprès des élus son leitmotiv à propos des pissenlits au printemps.
« Le nettoyage des fossés, ça peut attendre. Les pissenlits, ce sont les premières fleurs qui arrivent au printemps et les abeilles en ont besoin. Faites ça après le 1er septembre », a-t-il imploré. Denis Gauthier dit par contre constaté une sensibilité accrue du monde municipal face à cet enjeu. « Les premières fois que j’en ai parlé, on me regardait comme si j’arrivais d’une autre planète. Maintenant, je les sens plus à l’écoute. »
Denis Gauthier en a profité aussi pour faire le bilan de fin sa dernière saison qui s’est soldée par une récolte de 14 000 livres de miel. « C’est une bonne année, mais quand même loin de mon record de 28 000 livres », a souligné le fondateur de Ferme Apicole Mékinac. Même si l’entreprise fait la vente au détail de son miel elle tire près 75% de ses revenus de la location de ses ruches auprès des producteurs de bleuets et de canneberges.
Ferme Apicole Mékinac a aussi lancé en 2022 le premier hydromel conçu en Mauricie. Décliné en cinq saveurs (framboises, camerises, bleuets, pommes-poires et sarrasin), le millier de bouteilles de la première cuvée d’Hydromel Mikinac s’est littéralement envolé. Denis Gauthier est évidemment satisfait de cette première tout en reconnaissant que l’inflation représente un défi pour les producteurs agricoles. « Seulement cette année, j’ai dû augmenter le prix de mon miel à quatre reprises. Le contenant que je payais 25 cents me coûte maintenant 1$. Pour les deux étiquettes sur ma bouteille d’hydromel, c’est autre 1,50$. Tout est cher », déplore le producteur apicole.
Soulignons que la MRC de Mékinac compte un total de 151 fermes sur son territoire, soit environ le tiers qu’on dénombre dans la MRC de Maskinongé qui trône loin devant en Mauricie dans le secteur agricole.